@ Zatara
Marx ne base pas sa réflexion
sur une catégorisation économique de l’homme (à l’échelle mondiale) parce que,
pour répondre en une phrase, il combat l’économie, et donc l’aliénation de
l’homme par l’économie (politique).
Pour Marx, l’homme est avant tout homo,
c’est-à-dire humus, insécable de la
souche de terre dont il est issu. L’économie, c’est une tare (il faut revenir à
l’étymologie et à l’histoire des temps reculés de l’Antiquité… Ce n’est pas
l’acception première que l’on entend oridinairement par « économie »,
celle d’organiser efficacement la vie quotidienne, qui est remis en cause). Exit Marx qui désire (consciemment ou
non) l’avènement d’un homme hors-sol. C’est vraiment à l’antipode de sa
conception de l’homme. Par contre, cet homme hors-sol convient tout à fait à la
vision de l’homme qui avait cours sous le Capitalisme d’État de Staline et de Mao
— et qui devient de plus en plus l’idéologie dominante.
…
aucune diversité culturelle, l’homme ne serait qu’un multiple d’une unité face
au capital....
*
J’entends votre critique,
elle est pertinente et demanderait à être débattue. En bref, il est vrai que la
vision de Marx paraît à cet égard un peu trop unilatérale, car on aurait envie
de lui dire qu’il existe aussi dans d’autres cultures du monde des réponses
alternatives au problème posé. Je pense cependant qu’il avait envisagé la
chose, car si l’on creuse bien, et c’est véritablement ce qui fait la force de
K. Marx, c’est qu’il est arrivé à toucher quelque chose d’universel qui réside
dans les tripes de l’homme, ou du moins la sagesse universellement véhiculée,
qui est sa résistance à l’aliénation de sa condition, c’est-à-dire à l’État, à
l’argent, au travail (tripalium et non à l’activité de production)… Le bémol, c’est qu’il balaye les messages
subversifs contenus en filigrane des grandes aires culturelles du monde pour
tout rapporter à la spécificité européenne. La partie de la réponse que je
reprends de Malher est aussi pertinente je trouve quant à votre critique.