Le postulat de départ est que la réalité physique existe
indépendamment de notre volonté.
La notion « onde-particule » reflète les manifestations
contradictoires de la réalité.
On passe de la notion « onde-particule » à « ni
l’un ni l’autre ».
On n’a pas avancé, on a reculé dans la compréhension de la
réalité physique.
Si on revient à la notion d’atome, la conception initiale l’imaginait
insécable. La réalité est différente, en fait elle est même opposée à la notion
initiale. Mais l’atome conçu comme unité correspond toujours à la réalité, relativement à l’échelle
où on se situe.
Autre exemple la relativité s’applique à des vitesses
significatives au regard de celle de la lumière. En deçà on peut raisonner avec
la physique newtonienne. Ce sont deux réalités opposées mais chacune s’impose
relativement à l’échelle des vitesses.
Einstein écrivait :
« …conformément
à la théorie de la relativité générale, la loi déjà souvent mentionnée de la
constance de la vitesse de la lumière dans le vide, qui est une des deux
suppositions fondamentales de la Théorie de la relativité restreinte, ne peut
pas prétendre à une validité illimitée. En effet, une courbure des rayons
lumineux ne peut se produire que si la vitesse de propagation de la lumière
varie avec le lieu.
On pourrait penser que cette conséquence renverse la
Théorie de la relativité restreinte et avec elle la Théorie de la relativité en
général. Mais en réalité il n’en est pas ainsi. On peut seulement en conclure
que la Théorie de la relativité restreinte ne peut pas prétendre à un domaine
de validité illimité ; ses résultats ne sont valables que dans la mesure où l’on
peut négliger les influences que les champs de gravitation exercent sur les
phénomènes (par exemple de la lumière).
Comme les adversaires de la Théorie de la relativité
ont souvent affirmé que la Théorie de la relativité restreinte est renversée
par la Théorie de la relativité générale, je vais faire mieux comprendre le
véritable état des choses par une comparaison. Avant l’édification de
l’électrodynamique, les lois de l’électrostatique étaient tout simplement
considérées comme les lois de l’électricité. Nous savons aujourd’hui que
l’électrostatique ne représente correctement les actions électriques que dans
le cas où les masses électriques sont au repos par rapport au système
d’inertie. L’électrostatique a-t-elle été pour cela renversée par les équations
du champ de Maxwell dans l’électrodynamique ? Point du tout. L’électrostatique
est contenue dans l’électrodynamique comme un cas limite ; les lois de cette
dernière conduisent directement à celles de la première dans le cas où les
champs sont invariables dans le temps. C’est le plus beau sort d’une théorie
physique que d’ouvrir la voie à une théorie plus vaste dans laquelle elle
continue à vivre comme cas particulier ». [Albert Einstein - la relativité - quelques conséquences du principe de
relativité générale]
La compréhension de la réalité physique
relève de notre façon de concevoir la réalité, c’est-à-dire de la philosophie.
Celle que nous a léguée la
tradition occidentale est imperméable à la dialectique.
Il devient impossible de
concevoir simultanément l’identité et l’opposition, impossible d’admettre qu’une
particule passe par deux trous.
La réalité de la particule est
vraisemblablement beaucoup plus complexe et contradictoire que l’idée qu’on s’en
fait, (et ne se résume sans doute pas à une « variable cachée »). Comment des photons peuvent-ils réagir entre
eux à moins de posséder des caractéristiques plus complexes que celles décrites
par la théorie « complète » de Born ?
Il faut conserver l’opposition
onde-particule pour ce qu’elle vaut, mais aussi aller au-delà comme on l’a fait
pour d’autres réalités contradictoires ; la notion de particule n’en
souffrirait pas davantage que celle de l’atome.