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Joe Chip Joe Chip 1er mars 2018 17:44

l’anglais, ou plutôt l’anglo-américain, sert à détruire les nations pour tenter de les globaliser en un seul paquet, un paquet qui sera ensuite géré par une gouvernance mondiale de type GAFA et Cie


L’anglais s’impose par le bas et par l’usage. C’est une langue relativement facile à apprendre qui est parlé en deuxième ou troisième langue dans le monde entier, pour des raisons essentiellement historiques et aujourd’hui économiques. 

Le seul espace politique où l’anglais a réussi à "s’imposer" c’est... l’Union Européenne. Jean Quatremer (européen "convaincu") explique très bien comment les Anglais ont profité de la rivalité franco-allemande et de l’élargissement pour imposer le quasi-monolinguisme anglophone au sein des institutions en moins de 20 ans :

Cette quasi-disparition du français, pourtant l’une des trois langues de travail des institutions communautaires avec l’anglais et l’allemand, est un processus qui a débuté en 1995, avec l’élargissement à la Suède, à la Finlande et à l’Autriche, le gouvernement Balladur ayant omis de négocier l’équivalent des accords Pompidou-Heath qui prévoyaient que les Britanniques enverraient à Bruxelles uniquement des diplomates et des fonctionnaires parlant le français, accords qui sont encore globalement respectés aujourd’hui. Mais ce processus s’est vraiment accéléré avec le grand élargissement de 2004 aux pays d’Europe centrale, les élites de ces pays pratiquant essentiellement l’anglais comme langue étrangère. Cette dérive s’est faite avec la complicité active des autorités allemandes et des diplomates et fonctionnaires allemands qui considèrent que la langue de Molière doit connaître le même sort que celle de Goethe, celle-ci ayant été marginalisée depuis longtemps. 

L’autre raison étant, comme d’habitude, le renoncement des élites françaises à défendre leur langue :

De fait, la Commission travaille désormais presque exclusivement en anglais, même dans les services où il n’y a aucun anglophone de naissance. A une époque, il était fréquent qu’un texte comporte des paragraphes en français, en anglais, en allemand, en italien, et ce, jusqu’à la traduction dans les trois langues de travail avant adoption de la proposition par le collège des commissaires. Chacun maitrisant bien sa langue maternelle et comprenant celle des autres, la qualité des textes émanant de l’exécutif européen était unanimement louée. Désormais, des gens qui ne maitrisent qu’imparfaitement l’anglais produisent des textes de basse qualité (les professionnels du droit s’en plaignent de plus en plus), parfois tout simplement incompréhensibles et donc intransposables en droit interne : il suffit, dans un service, qu’un seule personne ne parle pas français alors que tous les autres sont plus à l’aise dans cette langue pour que la procédure bascule en anglais. Et les fonctionnaires reconnaissent qu’ils sont obligés de faire très simple, car la complexité s’accommode rarement de l’emploi d’une langue étrangère, sauf, bien sûr, exceptions. Les Français au sein de la Commission ont la plupart du temps cessé de résister de peur qu’on les accuse d’arrogance ou de franchouillardise alors même qu’ils parlent très bien anglais. Une accusation que personne ne fera curieusement jamais à un Britannique ou à un Irlandais pratiquant sa langue…

Donc pour résumer, on a aujourd’hui des autorités françaises qui prétendent défendre la francophonie "à l’international" après avoir renoncé à le faire en Europe voire dans leur propre pays (entreprise)
par peur de passer pour des franchouillards, c’est d’une grande cohérence smiley



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