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Joe Chip Joe Chip 3 mars 2018 15:21
"L’Etat prend beaucou, et alors ? Moi, je suis pour les impôts et pour le fait qu’on puisse avoir des héritages confiscatoires"

Moi, je ne comprends pas comment on peut être favorable à une règle "totalement confiscatoire" qui va à l’encontre même du sens commun (sans même parler du côté totalitaire car un Etat qui aurait la responsabilité de répartir équitablement les héritages familiaux au sein de la société deviendrait par la force des choses un Etat tentaculaire). 

Il y a là un côté nihiliste et pseudo-moralisateur ("pour les pauvres") que l’on retrouve souvent derrière l"’hédonisme libertaire" d’Onfray, et qui est sans doute lié à sa situation personnelle sur laquelle je me garderais bien de porter un jugement mais qui le conduit sans doute à défendre des idées qu’il ne défendrait pas s’il n’était pas un philosophe célibataire, au sens existentiel du terme (le mot "célibataire" est dérivé d’une racine latin signifiant "ciel", donc l’homme seul qui voue sa vie au ciel ou à la compréhension du cosmos).  
 
On hérite bien sur le plan biologique et culturel, pourquoi ce tabou sur l’argent ? Pourquoi serait-il anormal que le fils d’un boulanger et ce, indépendamment de son propre mérite, hérite de la maison familiale ou du fond de commerce ? Est-ce que la belle fille qui a hérité des gènes de se parents ne devrait pas céder sous le même prétexte une partie de son héritage génétique aux laiderons qui sont désavantagés de nature ? 

A ce niveau de compréhension on voit bien que le refus absolu de l’héritage et des "inégalités" de tout ordre qui lui sont liées, légitimes et illégitimes, ne peut déboucher que sur les aberrations promises par la science et la technique, comme le clonage ou l’optimisation génétique. Car après tout, les eugénistes eux aussi proposent d’éradiquer la pauvreté... de naissance.

La seule chose qui est raisonnable c’est de chercher à minimiser ou à relativiser ces inégalités sans céder à la tentation totalitaire de les éradiquer grâce à la biopolitique. Donc de laisser la puissance publique prélever une taxe sur les héritages, en visant un objectif optimal et non idéal. De cette manière, on n’oppose pas l’intérêt de la société au respect de la nature.   

Par ailleurs il dénonce à juste titre le paradoxe de l’héritage en France, où des gens de gauche viennent présenter le fait d’hériter d’une maison ou de quelques milliers d’euro comme une forme de spoliation collective liée à un privilège social insupportable, mais qui ne trouvent absolument rien à redire aux innombrables rentes de situation attachées aux privilèges informels dont jouissent les rejetons de la classe dominante et de la bourgeoisie urbaine/culturelle. En gros, le fils de boulanger qui hérite du fond de commerce commercial est un privilégié, par contre le fils de producteur qui passe ses années de formation à faire les 400 coups avant d’être placé par papa dans une boîte de prod, lui, c’est normal.   

On est tout à fait dans le paradigme macronien sur les gagnes-petits de la classe moyenne et les retraités à 1200 euro transformés en petits rentiers profiteurs et mesquins assis sur leur pécule au détriment du reste de la société.




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