@tobor
Mille excuses pour mon comportement agressif. Avec
le recul, je m’aperçois que vous avez raison. Si je ne l’ai pas tout de suite
perçu comme tel, c’est parce qu’il n’y avait rien de personnel là-dedans, mais
juste l’expression d’une colère. Et étant moi-même très peu susceptible, je ne
mesure pas toujours très bien l’effet que peuvent produire mes paroles.
En revanche, en ce qui concerne mon soi-disant
dogmatisme, je ne suis pas d’accord. Ce que j’affirme est le fruit d’une
constatation empirique. La preuve que ce n’est pas un dogme c’est que je reste
ouvert à la possibillité que cette affirmation soit réfutée et infirmée par des
faits. Et je ne désespère pas qu’il y ait de véritables antifascistes, qui
soient réellement antifascistes et non pas des idiots utiles d’un système
doucement fascisant qui est en marche. Et la violence est contraire aux
principes fondamentaux de l’anarchisme. C’est une perversion de l’anarchisme :
si on compare ça avec l’enseignement de Jésus, c’est comme adopter la position
d’un Judas qui pensait que Jésus devait renverser le pouvoir romain.
Si j’analyse la raison qui m’a fait bondir quand je
vous ai lu, je m’aperçois que c’est la référence à Orwell pour décrire le
comportement non conformiste technologiquement parlant des antifas simplement
parce qu’ils sont dans l’action directe (et que, entre parenthèses, ils ne
crachent pas sur internet mais au contraire ils y sévissent également) alors qu’ils
sont la quintessence de l’orwellisation de notre société. Je ne me rappelle
plus qui avait prédit que les futurs fascistes se diront antifascistes. C’était
prophétique…
En ce qui concerne le fait de se revendiquer comme
anarchiste, comme tu le dis toi-même c’est la face visible de l’ « anarchisme »
entièrement récupérée par les antifas. Les antifas sont à l’anarchisme ce que
les inquisiteurs sont à l’enseignement de Jésus. Je n’imagine pas un Noam
Chomsky, fervent défenseur de la liberté d’expression, soutenir les antifas. Qu’il
ait existé un anarchisme violent et terroriste n’y change rien. Le fait de
classer, par exemple, Etienne Chouard, un type adorable et profondément
humaniste, comme facho, selon moi ça révèle l’arnaque intellectuelle de l’antifascisme.
Pour résumer ma pensée, j’ai envie d’employer un oxymore : l’antifascisme
est profondément superficiel en ce sens qu’il combat les symptômes (la
souffrance qui s’exprime de manière erronée sous forme de racisme et sous forme
de rejet de ce qui est différent) sans jamais s’attaquer aux causes, qui sont
économiques, politiques et sociales, et non sociétales. En cela l’antifascisme
se donne l’illusion d’être subversif et révolutionnaire alors qu’il sert, en
réalité, les desseins globaux du pouvoir, desseins qu’il ne soupçonne pas… Mais
peut-être qu’ils en sont conscients mais sont favorables à une dictature de la « vertu »…au
nom de la lutte contre le fascisme. Bref, un fascisme combattant un autre
fascisme est quand même un fascisme.