@Qirotatif
Si j’ai bien
compris, le sujet que tu abordes toi, c’est celui d’une dynamique de conquête
de l’islam dans les pays occidentaux.
Pas de problème, on en a déjà beaucoup parlé. Mais avant tout, il faut
se baser sur des faits en essayant de les interpréter autant que faire se peut
de nos lunettes idéologiques (ce qui est impossible dans l’absolu mais au moins
ne nous laissons pas duper par ces lunettes).
-Première
chose : les 15 à 25 % de radicaux.
Tu écris « En
France 28 % des musulmans sont « sécessionnistes », en rupture
avec les valeurs de la civilisation française : 20 % des plus de 40
ans et 50 % chez les jeunes. Etre sécessionniste c’est être radical de mon
point de vue ».
Déjà merci
pour ton honnêteté car tu admets toi-même que ta description de la radicalité
est ton point de vue qui est forcément subjectif. Moi je n’ai pas du tout la
même perception de ce qu’est la radicalité car parmi les 28 % que tu cites ( et
qui viennent de l’étude de l’institut Montaigne ) de mon point de vue tout
aussi subjectif , seul une petite fraction pourrait être qualifiée de radicale.
Pour moi, les assaillants du Bataclan étaient des radicaux. Les Kouachi étaient
des radicaux mais le musulman qui considère simplement que l’islam est ce qu’il
y’a de plus important dans sa vie n’est pas un radical. Si la radicalité va de Kouachi à mon boulanger qualifié dans mon quartier de musulman pieux , c’est qu’il y’a un problème avec cette notion car elle regroupe des comportements qui n’ont rien à voir les uns avec les autres , celà signifie qu’elle n’est pas politiquement pertinente.
Pour
trancher, il faudrait qu’on s’appuie sur des travaux qui tentent une définition objective et une description exhaustive des critères qui correspondraient à la radicalité
islamique.
Ensuite, il
faut s’interroger par ce qu’a entendu l’auteur de l’étude par "sécessionniste".
Quand on lit attentivement, on se rend compte qu’il classe dans cette catégorie
une « opposition aux valeurs de la République » ( et non de
« la civilisation française » qui est un terme à toi qui ne signifie
pas du tout la même chose et qui serait aussi à déconstruire ). Que sont
« les valeurs de la République » ? L’auteur n’a pas donné de
définition précise mais on comprend par les sujets examinés qu’il entend par là
ce qu’on en entend dans les médias à savoir le progressisme sociétal (rapport
aux femmes, aux homosexuels, à la laïcité etc.).
Mais
l’important est là : qualifier une personne de radicale parce qu’elle
n’adhère pas au progressisme sociétal ambiant est en soi un problème analytique (d’autant
plus que concernant la laïcité, 15 % parmi les 28 considèrent que la foi est
une affaire privée et voient dans la laïcité la possibilité de vivre librement
leur religion).
Donc jusqu’à
ce qu’on me donne une définition précise de la radicalité religieuse chez les
musulmans, je mettrai des points d’interrogation de stupéfaction lorsqu’on
affirmera qu’il y’a en France 15 à 25 % de radicalisé dans la population de
confession musulmane. Par contre si on s’intéresse aux fichés S musulmans , m’est avis qu’on toucherai déjà beaucoup mieux du doigt la réalité démographique de ce que pourrait être cette radicalisation.
Seconde
chose : tu parles de verrouillage des lieux de cultes via leur
financement, les pays étrangers. Je rappelle que 20 % des lieux de culte
musulmans bénéficient de fonds étranger pour leur construction.
https://www.la-croix.com/Religion/Judaisme/Quatre-questions-financement-lieux-culte-depuis-letranger-2016-09-02-1200786295
De plus, l’hypothèse
qui consiste à croire que via ces financements, certains pays pourront garder
la main mise sur les populations de confession musulmane en France et
réussiraient même à freiner son occidentalisation ne me semble pas réaliste du
tout , c’est faire abstraction des conditions socio économiques dans laquelle
évoluent ces occidentaux de confession musulmane.