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Heptistika Heptistika 31 mai 2018 18:49

@maQiavel

"Qui est le messie du communisme ? C’est bien évidemment le prolétaire... "

- Ok je crois comprendre, mais ne puis être d’accord avec cette vision. Le prolétaire n’est pas un messie dont on attendrait le retour où l’arrivée, mais une entité existante cherchant à s’émanciper de la bourgeoisie. L’existence même du terme présuppose l’oppression qu’il subit et qui caractérise ce statut. Libéré de cette oppression, le prolétaire cesse mécaniquement de l’être. Pareil pour le libéralisme, le marchand n’est pas un messie, tout comme l’aryen n’est pas un messie pour la nazisme.

Ce sont des idéaux, l’idéal communiste du surhomme (l’homme nouveau), l’idéal libéral marchand (main invisible du marché) et l’idéal nazi (racialisme aryen). Jésus est un messie (dont on attend le retour), le marchand croyant à la théorie du ruissellement lui ne l’est pas, le raciste non plus. Le croyant/l’idéaliste n’est pas le messie, il croit au messie/idéal nuance, même quand ce dernier est inventé de toute pièce et va à l’encontre de la logique intrinsèque des doctrines affiliées (sionisme).



"Comment expliquer qu’on retrouve à chaque fois en commun dans ces idéologies un ordre présent considéré comme mauvais et un sauveur qui l’abolira et instaurera un ordre nouveau de justice et de bonheur ?"

- Précisément car la justice et le bonheur sont des notions qui ont toujours été étouffées et marginalisées par les "anciens", ces derniers ne voyant de vertu que dans la soumission, le dur-au-mal et le devoir. Si les anciens avaient vu juste dans le fait que le cosmos était ordonné et à sa place, ils n’auraient jamais été renversés. Leur perte est la preuve inaliénable qu’ils étaient fondamentalement en tort.

Il est vrai que la structure de la "réalité empirique" s’opposant à "l’horizon d’espoir" est emprunté à la culture juive, mais comme tu le dis toi-même, nous baignons tous en occident dans une soupe primordiale teintée de religion abrahamique, même un athée pour peu qu’il soit conséquent ne jugerait bon de le nier. Après tout, observer ne signifie pas cautionner.

Nous vivons une ère de transition où les anciens repères, bien que conservant une certaine part de réminiscence au sein de l’inconscient collectif, s’avèrent obsolètes, tandis que les nouveaux paradigmes restent encore à définir et peinent à se façonner.

Il est vrai que les sociétés de jadis jouissaient de récits collectifs si prégnants, si dogmatiques qu’ils ne laissaient pas de place à la quête du sens (et donc une illusion de "non-problème"). La nature ayant horreur du vide, nos contemporains se sentent parfois perdus et démunis façe à l’horizon des possibles, le regard plongé dans l’abysse qui lui répond... Mais une période aussi tumultueuse soit-t’elle, caractérisée par la crise du Sens, (et c’est là que nos avis vont probablement diverger fondamentalement) ne justifie pas de revenir à un mode de fonctionnement traditionnel, dans le sens féodal du terme, qui était somme toute d’une infinie aliénation.



"Mais il faudrait s’entendre sur ce qu’est la « gauche » et la « droite »"

- Ok, je n’ai pas cœur à pinailler là-dessus, d’autant plus que Qirotatif le fait bien mieux que ton humble serviteur smiley , Je vois ce que tu veux dire et cela me suffit. Mais j’insiste sur le fait que les athées n’ont rien en commun hormis leur non-croyance, vouloir en faire une catégorie politique ou quoique ce soit d’autre serait une grossière simplification. L’athéisme n’est qu’un terme arbitraire existant que par opposition au prosélytisme et à la coercition idéologique des religions organisées, le premier a vocation à disparaître quand le second aussi cessera d’être. L’inclinaison des athées vers la gauche n’est qu’un effet de système logique et aucunement une question de principe, de croyance ou de doctrine.



"la marche du progrès en elle-même implique qu’il existe d’un coté des aliénés à émanciper et de l’autre des hommes déjà libres constituant l’avant garde du progrès et travaillant à l’émancipation des aliénés. "

- La marche du progrès peut-être, mais ce n’est pas ce dont on parle. Un sentiment de suprémacie implique la domination et l’asservissement. Même le pire de la [catégorie X] vaut infiniment plus que le meilleur de la [catégorie Y]. Le suprémacisme juif s’inscrit parfaitement dans ce paradigme, d’un côté les élus (Qui ne s’expliquerait que par l’exégèse) et les goyim. La rhétorique des BHL et autres Attali quant à l’avant-garde politique, économique etc... n’est que le cache-sexe politiquement correct de ce sentiment de supériorité.

N’oublions pas que le philosémitisme de rigueur dans nos contrées est bien jeune en regard de leur leur histoire d’errance, peut-être ont-t’il fini par comprendre au bout de deux millénaires qu’il fallait la jouer plus finot.




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