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Qirotatif Qirotatif 9 juin 2018 14:28

@PumTchak

Pour ne pas partir en conjoncture, voici un extrait du rapport d’enquête parlementaire : 

"Quelques minutes plus tard, aux alentours de 21h54, le commissaire divisionnaire X et son chauffeur, qui s’étaient détournés du Stade de France, arrivent devant le Bataclan. Là, le premier aperçoit quelques effectifs de police dans le passage Saint-Pierre Amelot et constate que des corps gisent sur le trottoir non loin de l’entrée principale. Il entend des tirs à l’intérieur de la salle, ce qu’ont également indiqué devant la commission d’enquête les fonctionnaires de la BAC de nuit du Val-de-Marne. Dans les instants qui suivent, entre quinze et trente personnes sortent en courant par l’entrée principale pendant que les tirs continuent. Le commissaire divisionnaire X et son chauffeur pénètrent dans le Bataclan. Les effectifs de la BAC de nuit du Val-de-Marne positionnés à l’angle du boulevard Voltaire et du passage Saint-Pierre Amelot sont, à quatre reprises, la cible de tirs de Kalachnikov depuis l’issue de secours du Bataclan. Plusieurs fois, ils ripostent au moyen de fusils à pompe. D’après les fonctionnaires de cette BAC que la commission d’enquête a entendus, les échanges de tirs s’écoulent sur une période de près de dix minutes. Après la deuxième ou la troisième rafale, les policiers sont rejoints par quatre militaires de l’opération Sentinelle. Le brigadier-chef T.P. de la BAC en question sollicite alors l’autorisation de les engager afin de pouvoir atteindre le terroriste embusqué derrière l’issue de secours. Devant la commission, il a expliqué avoir reçu pour réponse de la préfecture de police de Paris : « Négatif, vous n’engagez pas les militaires, on n’est pas en zone de guerre » (3). L’un des militaires lui aurait également indiqué qu’il ne pourrait engager le feu, faute d’avoir reçu un ordre en ce sens. De son côté, le maréchal des logis D., que la commission a également entendu, a indiqué que les militaires n’ont pu ouvrir le feu car ils ne disposaient « pas de visuel sur le terroriste lui-même » (4) et a ajouté que, dans le cas contraire, ils auraient « évidemment fait en sorte de [le] neutraliser » (5) . 

Dans le même espace de temps, le commissaire divisionnaire X et son chauffeur progressent à l’intérieur de la salle, favorisés – sans le savoir – par le fait qu’un des terroristes a déjà gagné l’étage tandis qu’un autre est aux prises avec les effectifs de la BAC de nuit du Val-de-Marne depuis le sas de l’issue de secours débouchant sur le passage Saint-Pierre Amelot. Rapidement parvenus devant le bar situé à proximité de l’entrée de la salle de spectacle, ils identifient le troisième terroriste sur la scène, lequel met en joue un otage. Ils tirent à six reprises avec leurs armes de poing, à une distance d’une vingtaine de mètres que la commission a pu évaluer lors de son déplacement au Bataclan, et l’abattent à 21h57. Le terroriste parvient toutefois à actionner son gilet rempli d’explosifs. Dans les instants qui suivent, une succession de tirs venus du balcon intérieur oblige le commissaire divisionnaire et son chauffeur à s’abriter puis à sortir de la salle par l’entrée principale tandis que deux cents à trois cents personnes sortent par la sortie de secours du passage Saint-Pierre Amelot – laissant ainsi supposer que le terroriste qui y était embusqué a alors, lui aussi, rejoint l’étage. L’action exemplaire du commissaire divisionnaire et de son chauffeur met fin à la tuerie de masse.  "

Espérons que cette plainte sera instruite mais s’agissant de cette non-intervention, une explication plausible et confirmée par ce rapport est que la hiérarchie a pu estimer que ces soldats n’étaient pas formés à une prise d’assaut et, en effet, ce n’est pas la même chose de surveiller un lieu et neutraliser un excité avec un couteau dans la rue et de mener un assaut dans une salle avec de nombreuses personnes prises en étau et/ou en otage et des assaillants armés d’armes de guerre et d’explosifs. Les problématiques liées au déploiement de l’Opération Sentinelle sont du reste très nombreuses (baisse de l’entraînement, fatigue des troupes, éloignement répété de leurs familles, tensions avec les autres services - police et gendarmerie, etc.). Il suffit également de comparer l’équipement d’un militaire de Sentinelle et d’un agent du RAID ou du GIGN pour bien comprendre qu’ils ne sont pas destinés aux mêmes missions. Vu de l’extérieur cela paraît scandaleux comme explication et inacceptable et ce n’est pas pour prendre parti. Intervenir aurait aussi pu déclencher une fusillade avec de nombreuses victimes collatérales, etc. 

Certains comme le Sudiste et d’autres ont une autre explication que l’on peut résumer à "c’est l’état profond". Chacun est libre d’exprimer ses doutes et doit prendre ses responsabilités quant à ses affirmations mais cet article n’est sans doute pas le bon endroit pour partir dans des spéculations et autres accusations à l’emporte-pièce.

Ta contextualisation de l’état de notre société constitue en revanche un élément de réflexion intéressant (contrairement aux spéculations stériles). Nous avons tous une responsabilité à partir du moment où nous avons choisi de nous en délester par délégation intégrale et ce refus de hiérarchiser nos priorités. Les Français ont consenti à la perte de leur propre souveraineté en continuant d’accorder leur confiance à des élus qui les ont pourtant trahis (traité de Lisbonne). Cette délégation totale a des conséquences dramatiques dont nous portons tous une part de la responsabilité, y compris ceux qui ont échoué à tenter de convaincre les autres que la voie empruntée était la pire. Il est trop tard pour les victimes du Bataclan et toutes les autres passées mais jamais pour un changement. Reste à savoir si les gens veulent de ce changement et sont capables de s’émanciper des merdias aux ordres...




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