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Joe Chip Joe Chip 6 juin 2018 15:31

@maQiavel

D’accord avec ton deuxième point, mais on en revient aux "cojones" si j’ose dire. Je ne vois actuellement aucun politicien français capable de porter ce genre de loi face aux médias (français et surtout internationaux), aux institutions, à l’Europe (CEDH)... 

Le problème de fond n’est même pas la sévérité de la peine (raison pour laquelle je ne suis pas vraiment favorable au bagne) mais il faut absolument parvenir à faire entrer dans l’esprit de ceux qui sont ou seraient tentés par ce djihadisme ou pseudo-djihadisme le fait que leur décision, quel que soit son degré de motivation (crapuleuse, idéaliste, religieuse, ou un mélange de tout ça), a un caractère irrémédiable. Il est des routes qu’on ne peut pas accomplir en sens inverse, des endroits d’où l’on ne revient pas. La trahison a parfois ses raisons, voire sa légitimité, mais elle est impardonnable. Aucun groupe humain ne l’a jamais toléré, il y a là un tabou anthropologique fondamental qui transcende la nature même des sociétés et que l’on retrouve dans les tribus les plus archaïques comme dans les sociétés les plus complexes. 

En les laissant revenir, on encourage chez eux et chez d’autres l’idée qu’au fond trahir son pays, sa communauté nationale, n’est pas un acte irrémédiable, une décision dont les conséquences sont irréversibles. 

Or, le bannissement ou l’exil signalait auparavant l’exclusion physique et à caractère définitif de la tribu, du groupe, de la communauté nationale. On le pratique d’ailleurs encore sous des formes beaucoup plus insidieuses (exclusion sociale, ostracisme communautaire, création de boucs-émissaires...). 

Il est clair qu’une formulation "politiquement correcte", "axiologiquement neutre", comme celle que j’ai proposée, permettrait de dépassionner les enjeux autour de ces questions. D’où mon étonnement de constater que dans ce domaine précis on maintient un vocabulaire aux connotations archaïques, une sorte d’épouvantail juridique voué à impressionner l’opinion. Il y a fort à parier d’ailleurs que les tenants du politiquement correct officiel critiqueraient l’utilisation du mot "dénaturalisation" en place de l’expression "déchéance de nationalité". Ce qui n’est pas le moindre de leur paradoxe...




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