On dirait des gosses qui font les idiots pour faire chier
les parents : « Ah bon ? Il faut-être français ? Mais
pourquoi ? »
S’il n’y avait que ça…
On a déjà affaire à la constitution la plus présidentielle
d’Europe (droit de guerre du président, confusion de pouvoirs entre chef d’état
et chef de l’exécutif, faiblesse du pouvoir parlementaire). Il n’y a aucun
débat constitutionnel, au parlement comme dans les médias, pour présenter au
préalable les enjeux de la réforme en cours. Pour reprendre Montesquieu « Il
faut toucher à la Constitution d’une main tremblante. » (C’est qui lui
déjà ?).
Résultat : puisqu’on ne voit plus trop l’utilité des
parlementaires, on va les réduire d’un tiers. La logique d’abruti est
imparable. On aurait pu poser le problème : celui des députés dépassés par
la multiplicité et la complexité des textes de lois. Une piste pourrait être
une meilleure répartition des attributions entre les séances plénières de l’Ass
Nat et les commissions parlementaires. L’Ass Nat aurait initiative de
soumission de projets de lois aux commissions qui, elles, préparent et présentent à l’Ass Nat des textes
aboutis, soumis au simple vote. L’exercice des amendements serait alors dévolu
aux commissions parlementaires où participent les députés qui auraient choisi
leur spécialité et monteraient en compétences pendant leur mandat. Il y aurait
aussi possibilité de statuer sur l’origine des textes,
depuis les administrations, les entreprises, les lobbies. Mais j’écris dans le
vide je sais, au-delà d’un certain niveau d’abrutissement, il ne sert plus à
rien d’argumenter.
L’opération sabotage du débat a aussi pleinement fonctionné,
bravo Macron : « Voilà mes points pour renforcer le pouvoir exécutif
du président, après vous racontez ce que vous voulez ». Chacun a voulu se
faire plaisir : écriture inclusive, le mot race : c’est moche, tradition
chrétienne, etc… Il y a bien eu des amendements pour des articles organiques,
tel celui sur le referendum d’initiative populaire, mais c’est noyé dans du « moi
je veux ça », de la décoration de texte, sans appréhender qu’on a affaire
au tout premier des textes organiques à l’existence du pays. La faute ne revient
pas complètement aux députés, ils sont enfermés par un fonctionnement qu’ils ne
maîtrisent pas. Mais, ils poussent eux-mêmes le fonctionnement aveugle pour
bien démontrer qu’ils sont stupides.
Il n’y a plus rien à en tirer.