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maQiavel maQiavel 9 août 2018 00:18

@PumTchak

Je vais vous définir l’état de guerre : l’effet d’une disposition mutuelle, constante et manifeste de détruire l’Etat ennemi ou de l’affaiblir ou moins par tous les moyens qu’on peut. Cette disposition réduite en acte est la guerre proprement dite, tant qu’elle reste sans effet, elle n’est que l’état de guerre ».  Lorsque vous parlez de gagner la guerre sans la faire , c’est de cela que vous parlez : vaincre sans passer par la guerre proprement dites.

La paix dont vous parlez ne fait pas cesser l’état de guerre, elle est l’occasion pour les puissances de se raffermir, d’établir des alliances contre des adversaires, de les subvertir économiquement, politiquement, médiatiquement etc.  Là par exemple, les USA sont théoriquement en paix avec le Venezuela, ce qui ne les empêche pas de livrer à ce pays une subversion économico-politique d’une grande violence.

La paix est l’occasion de se positionner favorablement pour les guerres qui ne tarderont pas à  reprendre, c’est ce que nous enseigne l’histoire longue. Ces périodes de paix sont toujours fragiles et éphémères et elles ne sont de toute façon jamais planétaire. 

Dans la locution de Végèce « Qui veut la paix prépare la guerre », la paix dont il est question n’est pas une paix perpétuelle. La paix perpétuelle n’existe pas, elle ne peut pas exister et n’est même pas envisageable. La paix dont il est question est toujours provisoire, elle est conditionnée par une préparation militaire qui dissuaderait les adversaires de tenter une invasion. Il suffirait que l’équilibre des forces se rompe pour passer de l’état de guerre à la guerre proprement dites. La locution pourrait être paraphrasée comme suit : pour qui veut la paix, le seul moyen de l’avoir le plus longuement possible, c’est de parvenir à dissuader les autres de l’envahir.  Mais même là, rien ne garanti que lui n’envahira pas les autres qui sont moins bien préparés. 

Pour ce qui est de la neutralité, la Suisse est un exemple contemporain qui, lorsqu’on examine bien n’est jamais vraiment neutre mais soit. Quand on observe sur l’histoire longue, la neutralité est très problématique politiquement. A l’issue de guerres, les neutres sont souvent à la merci des gagnants. Les romains par exemple ont bouffé lentement mais surement tous les neutres qui étaient sur leur passage, et ces derniers regrettaient toujours amèrement de ne pas avoir combattu contre eux quand ils étaient en mesure de faire la différence. D’où la prescription machiavélienne de considérer comme des ennemis potentiels les puissances qui recommandent de rester neutre dans un conflit, les puissances amies réclament toujours de l’aide pour combattre à leurs cotés.




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