@PumTchak
Ce que vous
nommez « état de paix » n’est en rien différent de « l’état de
guerre » tel que je l’ai définit, la volonté d’être maître chez soi n’est
pas contradictoire avec la disposition mutuelle, constante et manifeste de
détruire l’Etat ennemi ou de l’affaiblir ou moins par tous les moyens qu’on
peut. Quant à la confiance, elle n’est
accordée qu’à des alliés (un certain temps), et les alliances dans le système
international contribuent à l’état de guerre car elles s’établissent en vue de
faire face à d’autres coalitions (comme l’alliance Chine –Russie qui ont donné
les BRICS et l’OCS). Ce que vous nommez « l’état soumis » n’est que
le résultat de la guerre et de l’état de guerre, il faut bien que les uns
dominent pour que les autres soient dominés. Finalement, il ne reste que la guerre et l’état
de guerre.
La volonté des
acteurs particuliers est ici secondaire,
elle n’est pas toute puissante, elle est tributaire de dynamique collective qui
la dépassent, une classe dirigeante peut bien avoir une volonté de paix mais se
disposer à la guerre et même la faire malgré tout.
La Chine n’a
absolument pas construit un état de paix, c’est au-delà de sa capacité quand
bien même elle en aurait réellement la volonté (ce dont on peut aussi douter). L’augmentation
constante de son budget militaire (supérieur à l’effort de guerre de
l’Allemagne entre 1933 et 1940 et à celui des USA après Pearl-Harbor) inquiète
ses voisins du fait de ses revendications
territoriales, notamment en mer de Chine. La montée en puissance militaire de la Chine,
la construction de sa puissance maritime, la mise en place d’infrastructures
militaires ( le collier de perle ) entraîne une course aux armements en Asie :
le Japon parle sérieusement de se réarmer, la Corée du Sud déploie un système
antimissiles, les budgets de la défense vietnamien et philippin augmentent vite ,
les Indiens ont le sentiment de se faire encercler etc. Même en considérant que la Chine est
réellement mue par une volonté de paix , elle ne fait qu’effrayer ses voisins
qui , pour se protéger s’allient militairement aux Etats unis et rejoignent son
cercle d’influence. Finalement la politique chinoise légitime la présence du gendarme américain au grand dam
de Pékin. Et quand bien même, la Chine tenterait de calmer ses voisins en
tissant des liens économiques plus étroits, ce fait sera perçu de façon hostile :
les pays d’Asie du Sud-est souffrent déjà de la concurrence des produits
chinois aux États-Unis, leur principal débouché. Et sur leurs propres marchés,
les exportations chinoises ont augmentent. On est là encore une fois en plein dans l’état
de guerre et il ne serait pas étonnant que cela dérape vers la guerre
proprement dites.
Il est nécessaire de réévaluer constamment nos
relations de défiance et de confiance. Sachant que la défiance n’est pas
de nature à réduire les guerres, ou états de guerre.
------> Le système international fonctionne
de façon paranoïaque, il se structure
autour de la défiance. On peut faire
confiance à ses alliés de façon très limitée dans le temps et en intensité mais
tout tourne autour de la défiance. C’est pourquoi l’état de guerre existe et
est un horizon indépassable. Cet état de guerre peut être tempéré par des actions
mais il conserve néanmoins sa nature d’état de guerre.
Les BRICS, ce n’est pas
l’OTAN, l’ONU, ce n’est pas une alliance entre pays, un empire, ce n’est pas
une fédération de pays. Si vous réduisez l’histoire à l’activité guerrière,
vous ne permettez pas de distinguer les caractères de ces organisations, ni ne
permettez aux stratèges, aux écoliers, au citoyens de comprendre les activités
qui produisent la guerre de celles qui produisent la paix.
------> J’ai déjà parlé des BRICS. Quant à l’ONU,
cette organisation correspond surtout à la cristallisation bureaucratique des
rapports de force internationaux, c’est très visible au conseil de sécurité.