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maQiavel maQiavel 15 août 2018 15:12

Ce qui se déroule en Turquie est riche d’enseignements.

Certes, il y’a une guerre économique qui est livrée à la Turquie pour des raisons certainement géostratégiques : une petite claque des parrains occidentalistes pour réaligner la Turquie sur les intérêts du bloc américano –occidental et étouffer les velléités d’autonomie politique de la classe dirigeante turque. Mais au-delà de cette question conjoncturelle, il y’en a une plus profonde qui est structurelle et qui relève du choix du modèle de développement de la Turquie.

Les dirigeants turcs ont fait le choix d’aligner leur pays sur les exigences du consensus de Washington prônés par l’OCDE, la banque mondiale, le FMI , ce qui a très bien fonctionné puisque la Turquie a connu une croissance à deux chiffres assurant au peuple turc un réel développement économique et permettant à de plus en plus de monde d’accéder à la classe moyenne et de bénéficier de l’accès à la société de consommation , une réussite qui a éveillé ses rêves de grandeurs géopolitiques que l’on qualifie de néo- ottomane. Cependant, ce modèle de développement a crée des déséquilibres structurels que les dirigeants turques ont tenté de corriger en misant sur l’économie productive et en diminuant le poids de la sphère financière (en s’appuyant notamment sur les valeurs de l’islam et leurs rapports à l’usure). Ceux qui pilotent l’État doivent rendre compte aux citoyens et non aux marchés disait en substance Erdo ?an pour limiter les prérogatives de la banque centrale et forger la souveraineté monétaire turque dans la roche. Ah bon ? Vous en êtes certain monsieur Erdo ?an ? Faute grave.  Comment réagissent les investisseurs ? Bah c’est simple : ils se cassent. Et en même temps la livre turque se casse la gueule, l’économie entre en récession avec toutes les conséquences qu’on connait. Derrière la rhétorique virile et nationaliste teinté de religiosité, dans les faits, Erdo ?an et ses collaborateurs reculent et baisent les pieds des marchés pour se faire pardonner.

Moralité : lorsqu’un pays a une structuré son modèle de développement sur la dépendance des investisseurs internationaux et du financement de l’Etat par les marchés, il ne doit pas faire le malin. Tout ce qu’il peut faire, c’est de se soumettre aux exigences du marché mondialisé. Il n’y a pas de discussion, c’est comme ça, les marchés n’ont pas un tropisme très démocratique et le dialogue ne les intéresse pas.  

Un excellent article sur le sujet.




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