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PumTchak PumTchak 20 août 2018 12:07

@Qirotatif

(...) il arrive que dans une idéologie elle soit structurelle et quelque part structurante (puisque créant un être collectif excluant de facto ceux qui n’en sont pas).

Ce que vous appelez être collectif, que je traduirais par "sort commun", peut être caractérisé par l’ethnie de la communauté, le territoire détenu, les moeurs communes, une religion identique, un régime politique et civil, ou une même idéologie.

Les humains n’ont malheureusement (?) pas le contrôle sur tout ce qu’ils créent. La propension productiviste (avoir une dalle dans sa maison, un frigo, une auto, un téléphone portable, une piscine...) finit par libérer une puissance consumériste, détruisant tout sort commun qui la freine. La religion est une réponse à la destruction de la capacité à vivre les uns par rapport aux autres, un refuge pour leurs incertitudes et angoisses, comme vous l’écrivez, mais qui produit ses propres monstruosités.

 

Le malheur de l’Islam est qu’il mélange les lois de la dévotion avec les lois humaines, civiles, de la vie en société. D’autant plus que les indices sont dispersés dans les textes islamiques, contradictoires, sans détermination s’ils ont valeur de témoignage historique ou de code permanent de société.

 

L’exemple intéressant est celui d’Asia Bibi, au Pakistan. La loi anti blasphème établie en 1986, stipule que : « les remarques désobligeantes, etc., à l’égard du Saint Prophète ... soit parlées soit écrites, soit par représentation visible, soit par imputation, soit par insinuation, directement ou indirectement ... seront punies de mort ou d’emprisonnement à perpétuité, et sera également passible d’une amende. ».

Asia Bibi, kafir aux yeux de l’islam, est aussi analphabète, donc limitée en moyens de juger et de se défendre de ses actes au regard de la religion écrite. En 2009, elle a été chercher de l’eau dans un puits à la demande de femmes musulmanes, mais comme elle a bu aussi de cette eau dans le puits pendant la commission, certaines femmes ont refusé de boire l’eau apportés au motif qu’elle est devenue impure, haram. Asia Bibi s’est défendue en déclarant que ce n’est pas contrindiqué par Mahomet.

Elle est toujours en prison, même au secret afin d’être protégée des autres qui voudraient la tuer, en attendant de savoir si sa condamnation à mort sera exécutée ou si elle sera graciée.

 

L’affaire a montré qu’il n’est plus possible de supprimer la loi anti blasphème, car cela signifierait contester la religion, puisque les lois humaines sont de principe divin. Au mieux, ce sont des contorsions juridiques qui ont été tentées. La défense a plaidé en vain le détournement de la loi anti blasphème par les musulmanes accusatrices contre Asia Bibi qui l’aurait instrumentalisé pour régler des comptes personnels. 

Des élus pakistanais ont tenté d’intervenir auprès d’Asia Bibi, soit en demandant la grâce, soit en demandant de modifier la loi en allégeant les peines encourues. Cela a coûté la vie de Salman Taseer, gouverneur du Penjab, musulman, assassiné avec 28 balles par son garde du corps Mumtaz Qadri. Le ministre des minorités Shahbaz Bhatti, chrétien, qui a réclamé l’amendement de la loi anti-blasphème a été abattu par quatre hommes avec 25 balles.




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