Passons sur cette vidéo confetti, qui ne laisse pas grand-chose
à part la polémique.
Je reconnais tout à fait le chinois dans ses propos. Ce n’est
pas quelqu’un qui cherche à changer un système, mais à l’améliorer. C’est cette incompréhension
qu’il dit à l’africain. Au travail, un chinois peut très bien dire à son
collègue « C’est de ta faute, on est tous embêtés à cause de toi, le
chef avait raison ». Il n’y a pas d’esprit de corps ou de solidarité de classe,
c’est le travail qui est bien ou mal fait. A l’inverse, il n’y a pas de coup
fourré dans le but de piquer le vôtre. Même s’ils peuvent être difficile à
lire dans les décisions à prendre, car ils préfèrent attendre la meilleure
solution que de trancher dans la décision. A défaut, c’est la hiérarchie qui a
raison. Ça peut prendre le visage adorable d’une douceur avec qui vous sortez,
qui vous met en demeure de prouver devant tout le monde pourquoi vous n’avez
pas fait comme le chef avait demandé.
Dans Lucky Luke, je prenais le stéréotype du chinois épicier
pour une caricature. Depuis que j’habite dans le Pacifique, je vois que c’est
réellement cela. Dans une ile perdue de 2300 habitants, il y a trois épiceries,
toutes tenues par des chinois. Et ce sont les seuls chinois de l’île (de Chine
ou d’Asie du Sud Est, on les appelle chinois de toute façon). Ils peuvent
travailler de lundi à dimanche, toute l’année, au besoin ils dorment dans le
magasin. J’ai entendu plusieurs fois des chinois qui ont réagi contre l’idée qu’ils
seraient plus intelligents que les autres : ils m’ont dit que la
différence est qu’ils travaillent plus. C’est le travail qui finit par rendre intelligent,
mais ils ne se sentent pas plus intelligents par nature.
C’est bien de
connaître comment raisonnent et fonctionnent les chinois, sans cela on ne peut
pas comprendre ce qui nous attend. Ce n’est pas un problème de racisme, de
tolérance, de « lutte contre des préjugés », c’est plutôt de
comprendre ce que sont les uns les autres pour savoir ce qui peut être fait, ou
pas.
L’africain est différent. Il excelle en micro-économie, la
macro-économie reste un monde qui n’a pas de sens (ou ne convient pas) avec son mode de vie. Mon impression est qu’il
faudrait que ces pays sachent faire la part entre ces deux économies (ce qui n’est
jamais vulgarisé avec les théories économiques, qu’elles soient marxistes ou
libérales) et que la macro ne vienne pas en prédation de la micro, comme le
montre le reportage du jour de DLJ93 video sur les entreprises alimentaires
multinationales en Afrique.