@Perre Sanders
Pour comparaison, la moyenne pour l’ensemble des condamnations pour crime (voir cette liste pour bien avoir en tête ce qu’est un crime en droit pénal français) est de 9 ans environ (hors peines pour perpétuité).
A été retenue la circonstance aggravante de l’arme alors que cinq spécialistes sur 6 écartaient l’usage d’un poing américain et que les témoins (tout cela n’a duré que 7 secondes... et le niveau de fiabilité d’un témoignage est très faible en général). Le fait que Samuel Dufour se soit vanté par SMS d’avoir fait usage d’une telle arme a du fortement jouer en leur défaveur à tous deux. Quoi qu’il se soit passé exactement, 11 ans c’est très lourd pour des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner mais les deux circonstances aggravantes (violences en réunion et usage d’une arme) expliquent en partie la condamnation. 7 ans aussi pour quelqu’un qui n’a porté aucun coup à la victime.
Difficile de faire des comparaisons, mais ici l’accusé a pris 6 ans...
Je remets un extrait d’un ancien article :
"Jean-Jacques
le Chanadec est
mort le 7 novembre 2005, victime d’un coup de poing donné par le
« jeune » Salaheddine
Alloul alors
que lui aussi (M. Le Chanadec, pas l’autre qui n’a pris que 5
ans de prison dont il n’a probablement guère fait plus de la moitié)
tentait d’éteindre un feu de poubelle avec l’aide d’un de ses
voisins. Une altercation éclate avec les « jeunes » et
l’individu déjà nommé frappe au visage Jean-Jacques le Chanadec,
61 ans, qui tombera dans le coma avant de décéder deux jours plus
tard. Jean-Jacques le Chanadec (en photo ci-après) était ouvrier à
la retraite. Il avait pour seul tort de ne pas vouloir que l’on
incendie sa poubelle. Jean-Jacques le Chanadec a laissé sa veuve
Colette inconsolable et pleine de questions sans réponses. Lors du
procès les témoins (complices ?) multiplieront les témoignages
contradictoires avec un climat d’insolence envers « le vieux »
comme ils l’appelaient. Le coupable niera les faits mais admettra
avoir frappé le voisin avec qui Jean-Jacques le Chanadec était
intervenu.
Le
plus choquant (si on ne l’est pas déjà avec les trois premières
victimes) est sans doute le cas de Jean-Claude
Irvoas,
battu à mort le 27 octobre 2005, à Epinay-sur-Seine, alors
qu’il prenait en photo un lampadaire pour sa société de mobilier
urbain et son compte personnel. Sous les yeux de sa compagne et de sa
fille restées dans la voiture, Jean-Claude Irvoas est pris à partie
par trois individus qui ont tenté de lui dérober son appareil
photo. Malgré la vidéo-surveillance et les témoignages qui sont en
contradiction avec les constations du légiste, il demeure certain
que Jean-Claude Irvoas s’est écroulé à la suite d’un coup (si ce
n’est beaucoup plus) porté à la suite de cette altercation qui n’aura
duré que 90 secondes. Les lieux étaient bien connus pour le trafic
de cannabis et l’un des accusés était guetteur tandis qu’un autre
dealer. Le principal accusé était connu pour ses accès de violence
sur sa propre compagne. Jean-Claude
Irvoas était âgé de 56 ans, père de famille sans histoire."
"Les coupables : Benoît Kusonika, seul accusé à reconnaître avoir frappé Jean-Claude Irvoas a vu sa condamnation passer de 15 à 14 ans de réclusion criminelle. Samba Diallo et Icheme Brighet, qui avaient été condamnés le 23 novembre 2007 à douze ans de réclusion par la cour d’assises de Seine-St-Denis, ont vu leurs peines passer à respectivement 10 et 11 ans."
Et dans ces deux cas il ne s’agissait pas de simples bagarres ayant mal tourné. JC Irvoas a été lynché gratuitement. Dans les deux cas, aucun des accusés n’a regretté (ils se sont même moqués de la victime dans un des deux cas). En 2015, à l’occasion des dix ans des émeutes de 2005, 336 articles de presse ont été consacrés à Zyed et Bouna mais les 4 autres victimes réelles des émeutes comptabilisaient 16 articles au total, soit 21 fois moins que les deux gamins morts dans un transformateur EDF pour s’être soustraits à un contrôle de police.
Victimes et coupables partagent un point commun : en fonction de l’appréciation de la bien-pensance, leurs vies comme leurs morts n’ont pas la même valeur...