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Tuco Tuco 21 septembre 2018 19:00

La mort...


Pour commencer, le terme "mort", est un nom commun. Comme tous les noms communs, c’est aussi un terme universel, et, comme le démontre Karl Popper dans "La logique de la découverte scientifique", les termes universels ne peuvent être constitués, autrement dit "finis", puisqu’ils ne peuvent être limités dans le temps... Pourquoi ?

Tous les termes universels, (tous les noms communs), représentent des classes d’éléments, eux-mêmes regroupés selon des caractéristiques propres qui répondent à une ou plusieurs lois, donc, des caractéristiques légales, ou quasi-légales.

Par exemple : 

Sous le terme "pomme", sont envisagées, "toutes les pommes". Celles que l’on peut observer sur des toiles de maîtres d’il y a quelques siècles, et qui ont vu, eux aussi, des "pommes", celles d’aujourd’hui, et celles que l’on reconnaîtra demain comme appartenant bien à la classe des "pommes". L’on voit tout de suite qu’un terme universel ne peut être limité dans le temps, sans quoi nous en pourrions pas même réaliser un projet de description sur une quelconque pomme...

Par conséquent, tous les noms communs, donc, tous les termes universels, impliquent un énoncé universel au sens strict, et non au sens numérique. (Voir Popper, dans l’ouvrage cité au début). 

Par exemple, le terme "pomme" implique l’énoncé : "toutes les fois (...) que je me trouverait en face de quelque chose (...) qui présente telle ou telle autre caractéristique, je pourrai dire "pomme", et non "poire", ou employer tout autre terme pour désigner la chose en question".

C’est évidemment la même chose pour le terme "mort". Ce terme est un terme aussi un terme universel qui implique l’énoncés universel suivant : 

"Toutes les fois que (...) je me trouverai devant une créature qui présente telle ou telle autre caractéristique, (par exemple des caractéristiques cliniques), je pourrai dire que cette créature est morte".

Mais la chose importante à remarquer, c’est que, puisque tous les termes universels impliquent des énoncés universels au sens strict, lesquels sont tous logiquement invérifiables et logiquement réfutables, (l’énoncé universel sur les pommes et ce comment elles sont reconnues aujourd’hui pourrait être réfuté si demain ou plus tard (...), l’on observait une nouvelle caractéristique inédite qui obligerait à réviser, en la complétant, la théorie à partir de laquelle nous désignons des pommes).

Dans le cas de la mort, les critères d’observation clinique de la mort ont évolués au fil de l’histoire, et les progrès de critères d’observation clinique dépendent des progrès scientifiques dans plusieurs domaines. Par exemple, il est fort probable que, il y a 1000 ans, l’on qualifiait une personne de "morte" sur la base d’un "simple" arrêt cardiaque, etc. C’est-à-dire que les connaissances scientifiques de l’époque, ne permettaient pas d’envisager les moyens technologiques et les observations cliniques qui auraient permis de sauver beaucoup de personnes considérées jadis, comme "mortes". De ce fait, il est tout aussi probable, que d’ici, disons, 1000 ans, l’Humanité ait pu accéder à un niveau de connaissance scientifique et à des moyens technologiques consécutifs qui fassent regarder le passé avec effroi, en songeant aux critères cliniques à partir desquels ont décide qu’une personne est "morte", aujourd’hui !...

Ainsi, puisque la "mort" implique un énoncé universel au sens strict, toujours invérifiable en totalité dans le temps, (et donc toujours potentiellement réfutable), alors...... la "mort" ne peut être certaine ! Nous devons comprendre et accepter que nous enterrons des personnes que nous avons évaluées comme "mortes", que sur la base de certaines observations cliniques (aussi sophistiquées soient-elles), mais qui dépendent de connaissances scientifiques, (aussi corroborées soient-elles), donc de connaissances qui ne peuvent qu’être que réfutables par l’expérience, c’est-à-dire sur la base de l’observation de faits inédits grâce à de nouveaux tests.

La "mort", (son observation clinique la plus évoluée aujourd’hui), dépend de nos connaissances scientifiques et technologiques d’aujourd’hui. 

Ajoutons à cela que toute connaissance scientifique est scientifique, si et seulement si, elle demeure réfutable à trois niveaux : 1. Logique ; 2. Empirique ; 3. Méthodologique. (Karl Popper). Ce qui veut dire qu’une théorie scientifique, ne pouvant jamais refléter aucune certitude empirique sur aucun type de fait, quel qu’il soit, est donc toujours .... fausse, mais fausse par rapport à la Vérité certaine, toute théorie authentiquement scientifique est donc toujours, .... fausse, (ou nécessairement incomplète), par rapport à la Vérité certaine, laquelle restera à jamais inaccessible, pour des raisons indiscutables de logique, démontrées par Karl Popper. (Voir, à ce sujet, dans "La logique de la découverte scientifique". La section 37 : "Domaines logique. Notes sur la théorie de la mesure").

Conclusion : 

Nous pouvons être certains, pour toujours, (parce que c’est imposé par la logique), que : 

1. Nous ne serons jamais absolument certains d’aucune mesure empirique, (l’accès à la précision absolue dans toute mesure empirique est, à jamais, interdite pas la logique), donc d’aucune connaissance sur le monde des faits, donc d’aucune connaissance scientifique.

2. Donc, ne nous ne serons jamais absolument sûrs et certains qu’une créature est "morte". La "mort" ne sera jamais absolument certaine.

3. Mais aussi, l’immortalité restera à jamais, inconnaissable pour toute créature vivante, quelle qu’elle soit. Pourquoi ? Parce que l’immortalité renvoie à l’infini dans le temps, bien sûr. Or, il est indiscutable qu’aucune créature ne pourra vivre assez longtemps pour prétendument vérifier jusqu’à quel point (...) une personne est "immortelle". Et l’on voit tout de suite ce qu’il y a de contradictoire dans un tel projet...contradiction qui démontre l’impossibilité d’avoir accès à la connaissance de l’immortalité.









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