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Joe Chip Joe Chip 1er octobre 2018 11:24

@maQiavel

Sauf erreur de ma part, Zemmour ne s’est jamais revendiqué souverainiste et ne rate jamais une occasion de critiquer les souverainistes (qu’il assimile d’ailleurs à "la gauche" voire effectivement à des gauchistes).

Sur la caricature identitaire, je suis d’accord, en revanche je partage en grande partie ses griefs contre le souverainisme en tant qu’idéologie un peu obtuse. On a l’impression souvent que les souverainistes voient la souveraineté comme une plante sous cloche qu’il faudrait préserver des influences extérieures, sans tenir aucun compte du zeitgeist du moment, des transformations sociales ou sociétales en cours voire des rapports de force politique.

On peut nourrir une certaine forme de respect pour l’orthodoxie d’un Philippot mais au final il est désormais tout seul dans son coin à prêcher dans le désert ou sur internet, comme la plupart des souverainistes d’ailleurs, car il est quand même difficile de ne pas remarquer que les appels répétés au "combat commun" n’ont jamais débouché sur un projet d’union politique ni créé la moindre solidarité entre eux. Concrètement, chaque souverainiste fait en permanence la leçon aux autres (Rougeyron étant expert dans ce domaine) et les appelle à rejoindre "sa" ligne sans jamais se remettre en question. Il y a chez eux un côté paradoxalement très féodal. Pire, leur seule caractéristique commune est de se vouer une rancœur féroce qui peut virer à la franche hostilité durant les campagnes électorales, même si cela est lié en grande partie selon moi au fait qu’il existe un décalage flagrant entre le périmètre médiatique du souverainisme - relativement important puisque beaucoup de gens adhèrent à différents degrés à la défense par principe de la souveraineté - et le nombre d’électeurs qui ne dépasse sans doute pas les 10% en cumulant toutes les sensibilités politiques. Ce qui conduit les souverainistes à systématiquement confonde leur influence - relative mais réelle - dans l’opinion et leur capacité à convaincre (faible) et donc à surestimer manifestement cette dernière. 

On a vu ce que ça donne avec Asselineau qui passe son temps à invectiver et critiquer les gens le plus proche de lui en croyant pouvoir réaliser un hold-up dans leur éléctorat tout en cherchant à se mettre les média dans la poche (sa posture sur le Vel d’Hiv et la "version de l’histoire" de De Gaulle était tout simplement une forfaiture d’un point de vue "souverainiste"). 

Bref, aujourd’hui je souscris assez à l’analyse de Rochedy qui explique en gros que l’union des "souverainistes de gauche et de droite" est politiquement impossible, quand bien même elle aurait été souhaitable à une époque. Il y a eu trop de ratés (référendum de 92 et de 2005). Si les souverainistes avaient eu une chance de s’unir, c’était à ces deux moments-clés. Ils ne l’ont jamais fait car en fin de compte le nombre de choses qui les sépare est plus grand que ce qui les réunit, sans même parler des conflits d’égo ou purement politiciens. 

L’histoire ne repasse pas les plats.  

Les conservateurs, nationalistes et droitards voient donc essentiellement les souverainistes comme une nuisance, des gens qui parlent de souveraineté d’un point de vue trop théorique ou trop abstrait, qui contournent certains sujets et qui appartiennent en fin de compte toujours au camp des perdants (électoraux, culturels, etc.). 

  




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