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Joe Chip Joe Chip 1er octobre 2018 14:21

@maQiavel

Je n’ai pas vraiment de souvenirs de Zemmour ne critiquant pas les souverainistes ou le mode de pensée des souverainistes. Il dit même que la souveraineté ne sert à rien quand on est "envahi par des allogènes", qu’il ne voudrait pas d’une France plus souveraine avec plus d’immigrés, etc... pour moi son rejet du "souverainisme" est plus ancien et s’inscrit dans la rupture avec Séguin au début des années 90 : 

https://ibb.co/eCrqZQ

Sur les étiquettes, je suis naturellement d’accord mais il faut faire avec ; un libéral pourrait se plaindre aussi du mauvais traitement du "libéralisme" dans le discours ambiant. Il faut s’en accommoder.

Sur la dialectique souveraineté/identité, je suis d’accord mais les souverainistes obtus auxquels je fais référence - pour pas utiliser l’expression "souveraino-souverainistes" - sont dans le déni inverse en disant en gros que la question migratoire ou culturelle n’est pas un sujet politique, qu’elle ne se pose pas ou qu’elle se réglerait d’elle-même au moment où la communauté politique aurait hypothétiquement repris le contrôle de son destin, combat légitime mais derrière lequel les "souverainistes" mettent beaucoup de choses différentes et parfois pas mal de mauvaise foi. 

Zemmour connait Gramci mais il  a une conception biaisée et dépravée de ses thèses  ( comme c’est le cas de beaucoup de thèses qu’il récupère et cuisine à sa sauce idéologique  ) : la notion d’hégémonie culturelle n’a jamais impliqué la prévalence de la sphère culturelle sur la sphère politique chez l’intellectuel italien , il affirmait nécessité d’un front culturel à côté des fronts  économique et politique.

Oui, la manière dont la droite culturaliste a récupéré et recyclé cette fameuse théorie gramscienne est purement formelle. Zemmour est un peu comme Soral, sa culture est souvent plus étendue que profonde. Pas un droitard qui ne porte plus son Gramsci en bandoulière en déclarant qu’il faut "gagner la bataille des idées" comme s’il y avait jamais eu une guerre des idées gagnée par "la gauche", ce qui est éminemment contestable. Je crois que Drac à sa manière critique aussi cette vision qui part du primat absolu de l’idéologie sur l’infrastructure. C’est sûrement une manière aussi un peu lyrique d’échapper au constat d’impuissance. On a rien, on ne contrôle plus rien mais haut les coeurs, on va gagner la "bataille culturelle".

Tiens, qui parle encore de la Manif pour Tous aujourd’hui ? La PMA et la GPA sont quasiment entrés dans les esprits, sinon dans les moeurs, et il faudrait être naïf pour y voir uniquement la conséquence d’un "défaitisme" ou de "l’hégémonie culturelle" de la gauche. 




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