@Qirotatif
Que l’on se
traite de ceci ou de cela n’a pas d’importance , perso je m’en contrefiche , ce
n’était pas le cœur de mon propos. Le problème c’est de parvenir à se comprendre
et à se faire comprendre et c’est généralement parce qu’il y’a échec quelque
part à ce niveau là que les anathèmes volent et que les discussions vont dans
tous les sens , ce n’est qu’une conséquence.
Tu me dis qu’il
faut considérer la « réalité ». Et la réalité selon toi , c’est que l’islam est un cancer mental. Sauf
que ce n’est pas la réalité , c’est TON opinion que tu as le droit d’avoir mais
qui est contestable. Et donc finalement , la discussion va partir sur cette
contestation et on va aller dans tous les sens sur des points théologiques et
culturels au lieu de se centrer sur l’essentiel. Libre à toi d’aller sur ces terrains-là
( moi je ne le ferai plus en ce qui me concerne ). Mais ce que j’essaie de dire
, c’est qu’il faut , pour être efficace et pragmatique établir une distinction entre la lutte culturelle
que toi et d’autres menez et les prescriptions d’ordre politico-juridiques. Et
c’est là-dessus qu’on ne parvient pas à se comprendre , je dirai même que l’incompréhension
est béante.
La manière
dont ce comité conteste la loi contre la dissimulation des visages que j’ai décrite
plus haut n’est qu’une illustration de ce que j’essaie d’expliquer depuis des
années , ce comité n’a aucun pouvoir , certes , mais demain d’autres instances
avec des pouvoirs coercitifs pourraient avoir le même mode de raisonnement. Raison
pour laquelle je dis et je répète tout le temps que l’Etat ne doit pas reconnaitre
le fait religieux et que les
discussions pour la ratification des lois ne doivent pas mentionner des
pratiques religieuses , parce que ça donne l’indice que ces lois ne sont ni
générales , ni impersonnelles mais discriminatoires à l’encontre de catégories
d’individus très spécifiques. De plus , les individus appartenant à ces catégories
peuvent se sentir visés par ces lois , ce qui n’ est pas du tout habile politiquement.
Par exemple
, pour ce qui est des abatages ( très bon exemple ) , si on veut rester dans la
sphère politico-juridique , il n’y a pas besoin de débattre d’abattage rituel.
L’Etat n’a pas à reconnaitre des rituels religieux , il n’ a même pas
besoin de les mentionner. Par contre , il peut produire des normes d’abatage
au nom par exemple de la souffrance animale et les faire respecter , de sorte
que dans les débats , aucun groupe en particulier ne soit visé ( ou ne se sente
visé ).
Ce que je
veux dire , c’est ceci : libre à vous de mener un combat culturel en
désignant l’islam comme votre ennemi , de considérer que c’est un cancer mental
ou que sais-je. D’autres ont le droit de contester ce que vous dites et de vous
répondre sur ce terrain là ( plus moi en tous cas , j’ai donné et ça me saoule
de tourner en rond pour rien ). Mais par contre , laissez l’Etat et les lois
en dehors de votre lutte culturelle. Ratifier des lois et émettre des
décrets nécessite plus de subtilité que les propos outranciers que vous tenez
dans votre combat culturel, y compris dans les débats publics et mélanger les deux
niveaux ( politico-juridique et culturel ) est contreproductif , cette méthode
est mauvaise et malheureusement , certains de nos politiciens sous la
pression de leur électorat tombent dans ce piège. C’était cela le cœur de mon
propos. Malheureusement , je sais par expérience qu’il y’a 9 chances sur dix qu’il ne soit pas compris ( je ne parle même pas d’être d’accord , juste de comprendre , d’où les anathèmes ).