Les Suisses, peuple raisonnable, ont compris que l’initiative
législative, proposée par le parti socialiste, provoquerait un tel merdier, qu’ils
ont rejeté son adoption par 70.6 % des voix et à l’unanimité des cantons, le 22
octobre 1961. Les socialistes n’y sont jamais revenus.
Quant à l’initiative révocatoire, elle néglige le fait que la
satisfaction est une, tandis que les motifs de mécontentement sont multiples et
s’additionnent. Aucun président de la République n’atteindra le cap des deux
ans à l’Elysée, parce qu’aucun n’obtiendra le soutien de 50 % de l’électorat après deux au
bout de deux ans.
Pour ce qui est des députés, ils auraient contre eux leurs adversaires
politiques + les mécontents de leur propre parti, ce qui transformerait l’initiative
révocatoire en jouissif jeu de massacre.
Tout cela manque de sérieux.
P.S. — Rares sont ceux qui sont prêts à admettre que le vote de 2005, sur le TCE, était schizophrénique. Les seuls "nonistes" cohérents étaient ceux qui étaient contre le traité et contre la poursuite de la construction européenne. Les autres étaient des caractériels. Si Chirac n’avait pas été certain de gagner, il aurait basé sa propagande sur le fait que dire non au TCE, c’était dire non à l’U.E., et il l’aurait emporté haut la main.