@barbarello
Déjà nous
sommes d’accord avec le tirage au sort et ensuite avec le volontariat, c’est
déjà pas mal. La question est donc de déterminer si ce volontariat
doit s’exprimer antérieurement ou postérieurement au tirage au sort. Je n’ai pas
d’opinion définitive à ce sujet, je peux donc changer d’avis même si pour le
moment je suis pour que le volontariat soit antérieur.
D’abord , je pense
comme les Athéniens que cette procédure ne doit pas être brute et qu’elle doit
contenir un certain nombre de filtres ( le tirage au sort n’est pas comme le loto). Dans les magistratures électives, c’est
le jugement des autres qui ouvre l’accès aux fonctions politiques. Dans les
magistratures tirées au sort en revanche, c’est le jugement sur soi-même qui offre
la possibilité d’exercer une fonction politique. Ce jugement est le premier filtre.
-Ensuite, exercer
une magistrature est une charge qui n’est pas forcément facile à remplir et qui
comprends un certain nombre de risques. Il faut que les tirés au sort soient
pleinement conscients des risques qu’ils encourent et de la pénibilité de la
fonction pour laquelle le sort les a désignés. Convaincre une personne d’accepter
son tirage au sort n’est pour moi pas pertinent , lorsque cette personne se
retrouvera mit en accusation ( ça peut arriver , les tirés au sort doivent
pouvoir être mit en accusation à tout moment , même des années après l’exercice
de leur magistrature ) , elle pourrait regretter d’avoir accepté et même se
retourner contre celui qui l’a convaincu en arguant par exemple qu’elle n’avait
pas pris conscience de tous les risques et se plaindre de s’être fait
manipuler. Et entre autres désagréments, les constituants tirés au sort ne doivent
pas être les bénéficiaires immédiats de la nouvelle constitution. Un simple citoyen
pourrait donc se retrouver obligé de changer de profession, d’entreprises, d’association
pour avoir été tiré au sort si la nouvelle constitution a un effet bénéfique
sur son activité. Pas facile à prévoir et à accepter.
-Pour ce qui
est de l’assemblée constituante, en principe ceux qui seront tirés au sort ne
pourront plus jamais l’être dans aucune circonstance et seraient exclus de l’exercice
de toute charge publique à vie. Le problème des mêmes qui seraient toujours actifs
et présents ne se pose donc pas dans ce cas de figure. Et même de manière générale,
au-delà de l’assemblée constituante, on peut faire en sorte que les tirés au sort,
quel que soit les institutions concernées, ne le soient qu’une fois toute leur
vie. Puiser dans un vivier de volontaires ne poserait donc pas de problèmes de cette nature.
Mais je l’ai
dit, je n’ai pas d’opinion définitive sur la question, je peux changer d’avis
mais pour le moment, je vois plus d’inconvénients que d’avantages à ce que le
volontariat soit postérieur au tirage au sort. C’est une charge lourde et risquée
qui doit être acceptée pleinement en âme et conscience et le meilleur moyen d’exprimer
cette acceptation est selon moi l’antériorité du volontariat sur le tirage au
sort.