« Il n’a pas les moyens de dévaster la Turquie
économiquement parce que ce n’est pas une économie dépendante des Etats unis ,
c’est une économie fleurissante en pleine croissance ».
Vous êtes gentille
madame mais ce n’est là qu’un discours nationaliste partisan, vous savez
pertinemment que les USA en ont les moyens . Les dirigeants turcs ont
fait le choix d’aligner leur pays sur les exigences du consensus de Washington
prônés par l’OCDE, la banque mondiale, le FMI, ce qui a structuré son modèle de
développement sur la dépendance des investisseurs internationaux et du
financement de l’Etat par les marchés. Cela a très bien fonctionné puisque la
Turquie a connu une croissance à deux chiffres assurant au peuple turc un réel
développement économique et permettant à de plus en plus de monde d’accéder à
la classe moyenne et de bénéficier de l’accès à la société de consommation mais
le prix à payer est que le pays est dépendant des flux financiers
internationaux que des sanctions américaines peuvent considérablement freiner.
Enfin, quoi
qu’il en soit, les américains n’iront pas trop loin avec la Turquie qui est un allié
indispensable au sein de l’OTAN puisqu’elle peut servir de base à un verrouillage
de l’accès de la Méditerranée à la flotte russe de la Mer noire et constituer
une épine douloureuse dans le ventre méridional de la Russie. Ce n’est pas à cause
de la question des Kurdes Syriens que les US vont se brouiller avec leur allié
au point de perdre cette épine de l’un de leur principal adversaire stratégique
de ce XXIème siècle. Comme d’habitude, Trump joue au jeu de la poule
mouillée, juste affaire d’effrayer Erdogan et de réaligner la Turquie sur les
intérêts us et étouffer les velléités d’autonomie politique de la classe
dirigeante turque.