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Baston Labaffe Baston Labaffe 18 février 2019 22:17

(suite)

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La multiplication des propos, des gestes, des actes antisémites est indéniable. Il y a peu, Le Monde, journal emblématique du politiquement correct, rendait compte de ce triste bilan [3] avec ce titre : "Les actes antisémites en hausse de 69% en France". Ce média parvenait à réaliser une performance sophistique en ne faisant jamais référence à l’antisémitisme des banlieues fomenté par un islam belliqueux ! Avec ses gros sabots politiquement corrects, le Premier ministre Edouard Philippe commente ainsi ce chiffre : "Chaque agression perpétrée contre un de nos concitoyens parce qu’il est juif résonne comme un nouveau bris de cristal." Bonne fille, la presse qui comprend l’allusion grosse comme un éléphant, c’est intellectuellement dans ses cordes, effectue des variations sur le thème : on renvoie à "la funeste Nuit de cristal et ses exactions nazies contre les juifs en Allemagne, le 9 novembre 1938". Puis le premier des ministres de Macron ajoute : "Pourquoi rappeler, en 2018, un aussi pénible souvenir ? Parce que nous sommes très loin d’en avoir fini avec l’antisémitisme." Apparaissent alors les noms de Pétain et d’Elie Wiesel, dans les rôles respectifs d’une théâtralisation convenue qui empêche de penser, certes, mais surtout qui interdit d’évoquer, d’effleurer, de frôler la question qu’il faudrait poser : quelle est la part d’un certain islam dans ces actes antisémites ?  Il est bien évident que, selon la formule consacrée, quiconque pose cette question fait le jeu de Marine Le Pen -Libération me mit un jour en Une avec ce sophisme, Le Monde lui emboîta le pas trois jours plus tard…

  L’Islam antisémite s’appuie sur un grand nombre de versets du Coran qui invitent au massacre des juifs. Il peut également invoquer quantité de propos tenus par le Prophète et rapportés dans les hadiths. Il peut également en appeler à la biographie de Mahomet qui a combattu les juifs les armes à la main, qui a procédé à des assassinats et à des massacres de juifs. Je m’appuie pour ce faire sur des textes que les musulmans eux-mêmes reconnaissent comme les leurs : le Coran, les hadith et la sîra. Est-ce que citer les textes que les musulmans revendiquent c’est faire acte d’islamophobie ? [4] Il faut croire que, pour la gauche culturelle qui défend l’islamo-gauchisme, la réponse est oui. Je sais de quoi je parle…

  A cause de leur refus dommageable de s’organiser, les gilets-jaunes font l’objet de perpétuelles récupérations. On parle d’extrême-droite, c’est facile et attendu : tout ce qui met en cause d’Etat maastrichtien et son ordre libéral fort avec les faibles et faible avec les forts, est systématiquement renvoyé du côté du pétainisme, du vichysme, du fascisme, du nazisme, le tout ramassé sous le syntagme simple "d’extrême-droite" -avec de temps en temps des variations du genre : nationaliste, raciste, xénophobe, homophobe… "Grossophobe" n’a pas encore été utilisé, mais son temps viendra.

  Or, il existe deux récupérations des gilets-jaunes dont on parle peu : la récupération par la gauche et la récupération par les islamistes. 

  Commençons par la récupération de gauche.

   Je ne prends pas de notes quand je regarde les informations. J’ai tort. Car je me souviens de la véhémence médiatique des propos d’Eric Coquerel contre les gilets-jaunes dans les jours qui ont suivi le 17 novembre. Il est l’un des hommes politiques les plus invités dans les médias [5]. On a du mal à croire qu’il se soit tu sur cette question pendant dix jours : c’est pourtant ce qui apparait quand on consulte le net et que, comme moi, on souhaite retrouver ce qu’on a vu et entendu une fois... A La France insoumise, on a un bon community manager qui sait comment faire pour enterrer dans le plus sombre du net ce qu’on n’a pas intérêt à laisser traîner dans la lumière !

  Mais, tout de même. Qu’on se souvienne : la gauche toute entière a pincé du bec quand, mi-novembre, il a été question des premières revendications des gilets-jaunes. Elle n’était pas loin de Macron sur le sujet…

   La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste, le Nouveau Parti anticapitaliste ont tous tergiversé en estimant qu’il n’était pas question de manifester avec des gens que soutenaient le Rassemblement national et Debout la France.

 Or ceux qui refusent de se trouver aux côtés des gilets-jaunes soutenus par RN et DLF se trouvent beaucoup moins gênés de côtoyer telle ou telle figure de gauche dans des manifestations qui fleurent bon le parfum islamo-gauchiste.

  Jean-Luc Mélenchon n’a pas ces pudeurs de  gazelle quand il s’agit de maintenir dans son groupe La France Insoumise une Danièle Obono pour qui la laïcité à la française qui interdit le voile dans l’espace public est surtout une arme contre l’islam ; pour qui le racisme anti-blanc n’existe pas puisque tout "racisé", du fait que lui ou ses ancêtres ayant fait l’objet de racisme même il y a plusieurs siècles, a le droit de pratiquer la discrimination raciale, autrement dit : d’être raciste ; pour qui il faut comprendre ceux qui ne sont pas Charlie parce que ce journal les a insultés avec des caricatures du Prophète ; pour qui des réunions dites antiracistes peuvent exclure des blancs, des réunions féministes sont fondées à interdire des hommes, des réunions LGBT sont habilitées à refuser l’entrée à des hétérosexuels ; pour qui le compagnonnage avec Houria Bouteldja, photographiée près d’une pancarte qui dit "les sionistes au goulag", ne pose aucun problème ; pour qui la chanson "Nique la France", qui fait du pays dont elle est député un pays "puant", mérite d’être défendue ; pour qui un musulman qui refuse de conduire un bus après qu’une femme l’eut elle même piloté ne présente aucun problème ; pour qui la censure contre Dieudonné n’est pas légitime. En effet, La France insoumise peut être légitimement invitée par le PS à manifester contre l’augmentation des actes antisémites en France ! Qui se ressemble s’assemble. 

  Toute cette gauche plus ou moins complaisante à l’endroit des "antisionistes" se retrouve aujourd’hui à courir derrière les gilets-jaunes qui ont fini par se faire rattraper.

  Or, seuls les gilets-jaunes auraient pu, un temps hélas écoulé, fédérer un refus de l’Etat maastrichtien sur une base souverainiste en économisant les partis dont ils ne veulent plus -La France insoumise de Mélenchon, le Rassemblement national de Marine Le Pen et Debout la France de Dupont-Aignan- et ils ont raison.

 Mais, hélas, faute d’organisation, ils ont laissé les loups entrer dans la bergerie. La haine dont Alain Finkielkraut a fait l’objet lors de ce quatorzième acte prend sa source dans cette gauche dont l’anticapitalisme, à des degrés divers, s’accompagne de près ou de loin, d’un antisionisme qui s’avère un franc antisémitisme.

 Examinons la récupération par un certain islam.

   Le compagnonnage entre une gauche anticapitaliste, donc antisioniste, de fait antisémite, et un islam venu des banlieues, est avéré. Il signe la collusion entre l’anticapitalisme et l’islamisme. Ce mélange est explosif. Il est en passe d’emporter le mouvement des gilets-jaunes.

 Ceux qui s’en réjouissent, Macron et les siens, ont bien tort. Car, dans ses suites, pareille convergence des luttes n’emporterait pas seulement les gilets-jaunes, elle ouvrirait également la voie à une libération de la violence dont le pouvoir, déjà débordé par beaucoup moins, ne saurait que faire…
 





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