C’est pour cette raison que j’étais éprise d’Emmanuel en 2017 et que je voulais le libérer des griffes maléfiques et du joug marital de momie Brigitte pour qu’il puisse enfin déployer ses ailes et virevolter au ciel serein de sa liberté enfin conquise...j’étais prête à lui accorder cette émancipation, inoculer en lui de l’amour propre, de la fierté, lui faire découvrir les délices de l’indépendance d’esprit, car franchement, qu’aurais-je fait d’un caractère comme lui, robuste et déterminé comme une feuille d’automne emportée par le vent, avec des convictions en caoutchouc mou.. ?

C’est plaisant cinq minutes de jouer avec de la pâte à modeler, de donner à l’Autre la forme que l’on veut, mais on se lasse vite...ce monsieur Kalifat frôle la jouissance d’arracher le bras d’Emmanuel, mais ce n’est rien de durable, juste une étreinte postérieure au dîner, comme un coït express sur la banquette arrière à la sortie du restaurant...Emmanuel n’a pas envie mais il ne veut pas casser l’ambiance, c’est lui tout craché, et c’est pareil avec momie Brigitte, il ne maîtrise rien, parfois je me demande même s’il domine les contractions de son sphincter...

La volonté en mollusque mort il est devenu président comme il aurait pu devenir concierge ou garagiste, il n’est pas contrariant, à la limite c’est presque à se demander s’il existe ou si sa vie n’est qu’un emploi fictif...