@joelim
Point
1 : aucun électeur ne voudra d’une voie qui consiste à tomber à l’eau et à
s’accrocher à un morceau de bois.
Point
2 : vous avez bien compris que ma position ne consiste pas à dire qu’il
faut rester dans l’euro mais que sortir de l’euro est une déclaration de guerre
et pour la gagner, il faut se préparer de façon adéquate.
Lorsque
vous écrivez « les pénuries
boosteront l’économie locale en quelques mois » , je pense que vous ne
réalisez pas que je parle d’un effondrement économique. Certes, les gens vont
se raccrocher à des bouts de bois, un peu comme cela est arrivé aux Grecs mais
ils seront furieux du gouvernement qui leur aura fait perdre leur bateau , un
gouvernement qui de toute façon ne survivra pas à une telle crise à moins qu’il
ne mette en place une dictature. En ce qui me concerne, je préfère encore que
la France ne sorte pas de l’euro à ce scénario, car au moins , même si la zone
euro s’effondre de l’intérieur , on ne pourra pas en rendre les
« souverainistes » responsables , ils deviendront même les forces
vives de la France d’après car ça fait des années qu’ils préviennent que l’euro
ne tiendra pas. Alors qu’à l’inverse, un
effondrement provoqué par la sortie de l’euro décrédibilisera totalement et à
jamais les « souverainistes » qui seront rendus responsables de tous
les maux, la France d’après sera encore entre les mains des européistes pour
des décennies.
Quand
vous écrivez « Il y aurait tollé et
procès en traitrise de la part des européistes si FI ou RN sortaient de l’euro
sans l’avoir dit avant » , il y’a quelque chose que vous devez
comprendre : depuis 50 ans , aucun gouvernement ne respecte le programme
pour lequel il est élu. Et ça ne pose aucun problème. Pourquoi ? Parce que
les programmes ne valent rien dans notre régime. A l’élection présidentielle,
on n’élit pas un programme mais un homme à qui on décide de faire confiance.
Aucune présidence n’est la stricte application d’un programme, ça n’existe pas.
Donc, ne pas avoir la sortie de l’euro dans un programme qui n’est rien d’autre
qu’un outil de communication médiatique pour se faire élire , n’aurait aucun
impact. D’ailleurs, l’élu pourrait justifier à postériori cette sortie de
l’euro à ses électeurs en leur expliquant qu’il a vraiment voulu une autre
Europe mais que les négociations ont échoués et que pour respecter ses
promesses, il était dans l’obligation de sortir. On peut raconter n’importe
quoi aux électeurs , ça fait 50 ans que les élus les prennent pour des
veaux , pour une fois ce serait pour la bonne cause. Les européistes vont
gueuler en effet. Et après ? Si ça se passe bien, leurs cris ne porteront
pas très loin. Donc le problème n’est pas là, le problème c’est de réussir
cette sortie le mieux possible.
Pour
ce qui est de la volonté de vengeance financière, le problème n’est pas là non
plus pour une raison très simple : quel que soit la manière, sortir de
l’euro est de toute façon déclarer la guerre aux marchés. Donc le problème
n’est pas l’existence d’une volonté de vengeance, le problème c’est de gagner
cette guerre. Avec la mise en place du contrôle des capitaux et d’un système de
répression financière, la marge de manœuvre des marchés serait déjà tellement
réduite que le rapport de force serait inversé, l’Etat français aura déjà
quasiment gagné cette guerre, à condition de suivre de façon rigoureuse
certaines prescriptions dans le mois qui suit la sortie.
Ma
position est très simple : si on se lance dans cette guerre (et sortir de
l’euro, c’est déjà la commencer, je le rappelle) , il faut se donner les moyens
de vaincre. Si on refuse de se donner les moyens de gagner, il n’y aurait alors
aucun intérêt à la déclarer, ça n’aurait aucun sens, ce serait de la folie …