@Qamarad
C’est ce que
j’ai toujours dit : le vrai problème, c’est le sentiment de dépossession
culturelle d’une partie de la population française. Je ne m’attarde pas sur la
légitimité de ce sentiment (et si je devais le faire , je dirai qu’il est
légitime ) mais je constate qu’il existe, des gens qui voient ce que tu décris c’est-à-dire
la présence massive et visible de cultures arabo-africaines ( oui parce que ce
n’est pas la visibilité des cultures chinoises ou péruvienne en France qui pose
problème ) et qui s’explique bien évidemment par les flux migratoires. Le hic , c’est que rien que l’identification de
ce problème là est déjà en soi problématique et de tous les cotés , de l’extrême
gauche à l’extrême droite , il n’y a que quelques mouvances identitaires
qui arrivent à formuler la chose , il s’en suit qu’on préfère formuler des critiques
de « l’islam » en faisait des liens abracadabrantesques avec la
géopolitique , le féminisme , le totalitarisme , la criminalité etc. et ça va dans
absolument tous les sens, d’ailleurs le mot « antisémitisme » est
sorti dans cette vidéo . Si on reconnaissait le problème (et rien
que sur ce site c’est hyper compliqué, on va te répondre que le sentiment de dépossession
culturelle n’existe pas ou qu’il est marginal
, que les inquiétudes sont ailleurs etc , donc imagine un peu le boulot qu’il
y’a pour le faire reconnaitre dans la société ) , on pourrait admettre qu’en
effet , les lois actuelles ne permettent pas d’y répondre.
Mais Qamarad,
faire cesser les flux migratoires ne va pas régler le problème même si ce serait
un bon début. Il restera toujours des gens qui sont de nationalité française et
dont l’expression culturelle restera visible. Tu dis que rester sur le terrain
de la loi est une mascarade mais la réalité c’est que seul un changement des normes
juridiques, je dirai même un changement de régime permettrait de résoudre cette
problématique. Existe -t-il un autre moyen ?
-Parce que s’il ne s’agit que de faire
respecter les bonnes mœurs, il faut la contrainte de l’Etat et donc il faut la
loi. Cela pourrait se faire en abolissant la laïcité et en mettant en place un
régime autoritaire s’articulant autour d’un gallicanisme régalien qui imposerait une police religieuse, des mœurs et des
vêtements au nom de la culture française (ou du moins au nom de la vision qu’en
auraient les classes dirigeantes de ce nouveau régime). Là, on serait déjà à un
autre niveau que d’interdire le voile au nom de la liberté des femmes, du supposé
totalitarisme islamique ou je ne sais quoi : là il serait interdit au nom
d’enjeux civilisationnels.
-Et s’il s’agit
de dicter quel individu de nationalité française peut demeurer sur le territoire
français, il faut un régime qui fasse des distinctions formelles entre les
personnes ayant la nationalité française, et pour régler le problème dont nous parlons,
cette distinction ne peut être qu’ethnoreligieuse ou racialo-religieuse si
on veut le formuler de façon politiquement incorrecte, peu importe.
Dans les
deux cas on change complétement de régime. Mais puisqu’on ne veut pas
reconnaitre le problème, on se refuse à formuler ces alternatives (ou d’autres)
, ce qui empêche de les évaluer , de les critiquer voir de créer autre chose. On
préfère continuer de discuter dans le cadre du régime actuel en mélangeant
tout. On peut tourner ça dans tous les sens mais dans notre cadre institutionnel,
Aurélien Taché a raison.