Ça me fait penser aux « surnuméraires » de
Rousseau. Il expliquait que l’appropriation porte en elle une logique de
saturation d’un espace qui est finit. Et si l’appropriation ne laisse aucun reste,
elle laisse au contraire des hommes en reste, ceux qui sont exclu du grand
partage des propriétaires. Ces « surnuméraires » n’ont alors d’autres
choix pour survivre que la servitude ou la violence.
A l’origine pour Rousseau, l’acte d’appropriation est un
acte de force. Mais comme tout ce qui repose sur la force, c’est un acte
instable. Pour le stabiliser, il y’a la nécessité de lui apporter le renfort du
consentement. C’est ce consentement qui va servir de fondation à la civilisation : toute la société sera organisée pour protéger la propriété des surnuméraires qui évidemment , deviennent des criminels dès qu’ils usent de violence … puisqu’ils sont censés accepter leur place.