@Claire29
Si je comprends bien, ce n’est pas réellement
Enthoven, le sujet, mais les destructions, insultes et agressions dont il parle.
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Dans une vague de colère et contestation, il y
a toujours un versant réformiste et un autre révolutionnaire (au sens large, les GJ ne cherche pas tant à changer de société, qu’à réparer celle-ci).
Levavasseur, Mouraud, Cauchy, par exemple,
sont des réformistes : ils espèrent du système actuel qu’il puisse réparer les
injustices dénoncées par les GJ. Les révolutionnaires sont ceux qui pensent que
le problème est le système lui-même.
Il n’est donc pas étonnant que la violence
n’apparaisse pas du côté des réformateurs, puisqu’ils souhaitent utiliser les régulateurs
du système (communications, médias, voie électorale...) pour espérer les améliorations.
Les révolutionnaires, eux, sont confrontés au système qui
détient et défend les pouvoirs régaliens et les forces légales du régime politique, pour
contrer et étouffer les revendications. C’est donc bien du côté des
révolutionnaires que les scènes de violences naissent et s’entrechoquent. (allez voir sur le DAVDUF l’acte 22 à Toulouse, une manifestation
déclarée, les FDO font absolument ce qu’ils veulent, c’est n’importe quoi,
manifester dans le calme est strictement impossible).
Je rappelle que la fête nationale célèbre chaque
année un assaut qui a fait 98 morts. Ce qui est célébré n’est pas la violence,
mais la reconnaissance que l’assaut de la Bastille a déclenché le renversement irrémédiable
de l’ancien régime.
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Après, du côté des révolutionnaires, il y a ceux qui
veulent profiter de la vague pour forcer d’une manière ou d’une autre le
changement du régime. Ce que souhaite Branco. Il y a ceux qui pensent que c’est
par la prise de conscience (Chouard) ou la montée du volume (Ludosky), que l’on
peut espérer faire tomber le régime de lui-même ou le rendre inaudible et
incapable d’autorité.
Il y a avantages et inconvénients pour ces deux
attitudes, je n’ai pas d’avis tranché dessus, ce serait trop long à développer
et comparer.
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Mais, ce qui est certain, si le mouvement est
mort, c’est qu’il n’y en aura plus jamais d’autre après. L’exécutif connaît maintenant
toutes les failles qui restent. La justice est quasi morte depuis les GJ (zéro
policier inculpé depuis le 17 novembre contre des milliers de manifestants, l’autorité judiciaire "n’arrive pas" à admettre que J. Rodrigues s’est pris une balle de caoutchouc dans l’oeil).
Tout sera contrôlé et verrouillé, aussi bien dans les réseaux sociaux que dehors dans la rue. Le héros
Assange attend son extradition : toutes proportions gardées Chouard subira le
même retour de bâton.