@maQiavel
Voici une modeste contribution... Eh ben, vous êtes modeste vous ?
Plus sérieusement, je suis surpris d’avoir raté votre article. Merci
pour le lien, encore une fois, j’ai pas mal de connaissances à rafraîchir pour
des lectures qui ont accumulé la poussière depuis.
La caste n’est pas la classe sociale, vous avez raison de séparer cela
et mon expression "bobo" avait été rapide et ne convient pas.
Reste que l’état de citoyen en France est automatique, il est lié à la
nationalité. Alors qu’à Athènes, il était transmis par héritage entre habitants
du lieu devenu entretemps une cité-Etat de l’Attique, avec aussi des arrivées
de populations migrantes, captives et la perte de qualité d’homme libre pour
ceux tombés en servitude du propriétaire terrien. Les réformes de Solon et
Clisthène visaient donc à étendre ce privilège avec des droits censitaires
selon les populations.
La réflexion sur la démocratie en général et le tirage au sort en
particulier, ne portent pas sur les mêmes cadres. Elle a procédé, à Athènes,
depuis un "cœur" d’habitants visant à absorber politiquement et
progressivement les autres populations. Avec des questions qui se posaient et
d’autres pas. Pour prendre un exemple, mais ailleurs, car je ne suis pas
helléniste, dans le canton d’Appenzell, du pays à la plus vieille démocratie
européenne, le droit de vote des femmes n’a été accordé qu’en 1989. En effet,
chaque année, durant l’assemblée annuelle où les citoyens votent à main levée,
la désespérante question était posée de savoir si les hommes voulaient bien
laisser les femmes voter. Ils y ont mis le temps...
Les réflexions sur une démocratie de souveraineté populaire et le tirage au sort, portent en France sur une nation de citoyens
indistinctement égaux en droits. La nouvelle démocratie fera alors remonter des
desiderata particuliers liés à des groupes socioculturels que la République
laïque et indivisible ne reconnaît pas. Et je ne parle pas simplement des
différences ethniques et religieuses, il peut y avoir d’autres lignes qui ont
été invisibilisées : les campagnards, les citadins, les avec et sans job, etc...
Cela a son intérêt qui peut mettre enfin à jour l’état des lieux de la société,
mais aussi sa difficulté si trop de lignes de fractures deviennent apparentes
et bloquantes. Et sans passer par un système censitaire qui est progressif.