@Claire29
Le mot « révolutionnaire »
me gênait, car je ne voulais utiliser que son sens sociologique, pas politique. Je pensais à « transformiste », mais le mot est moche. Utilisons si
vous voulez « modéré » et « radical », même si ceux si sont
très délavés.
Je maintiens que quand il y une vague de contestation qui
fait descendre les gens dans la rue, une jacquerie, un mouvement social ou populaire,
devant un régime en place, quel qu’il soit, et il y a toujours les deux
versants (ceux qui pensent que le régime peut réparer le
problème, ceux qui pensent que le régime est le problème, résumé aujourd’hui
par Branco : « ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption »).
En1789, c’était Mirabeau, le modéré, qui espérait que le roi apporterait les
solutions au bon peuple. Mais ce sont les radicaux qui ont finalement renversé
le régime et les trois ordres. Les Chouans étaient des modérés, devenus ensuite
réactionnaires puisque le régime avait déjà changé. La révolution de février
1917 était celle de l’aile modérée, les Menchéviks, qui voulaient faire des réformes même si le tsar avait déjà
abdiqué. Ce sont finalement les radicaux, les
Bolcheviks qui l’ont emporté en octobre et changé le régime politique avec le
communisme, le parti unique et la dictature du prolétariat.
.
La vague a
suffit en Algérie pour faire tomber Bouteflika. En France la vague a été
soulevée par les ronds-points, amplifiée par les actes à Paris. En janvier, les
arrêtés préfectoraux et les tractopelles ont mis fin aux installations sur les
ronds-points. Pour les manifestations parisiennes les « forces de l’ordre »
qu’on appelait avant « gardiens de la paix », sont, de fait, des forces
de répression : gaz, nasses, charges et barrages pour fracturer l’écoulement
d’une manifestation, flash balls et grenades. La police française est la plus
violente d’Europe, sans compter la justice qui maintenant ne fait qu’exécuter
les consignes du gouvernement. En Allemagne, les antifas sont plus nombreux qu’en
France (ils sont nés là), ils font leur manifestation annuelle, pratiquant
le vandalisme, mais la police applique toujours la stratégie de désescalade.
Je vous
invite à regarder cet extrait de l’acte 8, celui des coups de poings de
Dettinger. https://www.youtube.com/watch?v=PEQOLfVvXxw#t=8m00s
La manifestation était déclarée,
acceptée par la préfecture de Paris, le parcours allait jusqu’à l’Assemblée Nationale.
Elle était calme et les manifestants suivaient simplement le défilé. Les forces
de l’ordre ont bloqué le défilé au gaz, tiré des flash ball (deux blessés à la
tête dont un journaliste). Les manifestants dispersés devaient se retrouver à l’Assemblée
Nationale, d’où le passage en force du Pont Sedar Senghor. Et
Dettinger, avant des poings, avait commencé par tirer vers lui un policier en train de
matraquer et taper des pieds une femme au sol : Gwenaëlle Antinori le
Joncour. Elle a même déclaré à la justice qu’il lui a sauvé la vie, car elle a
un emphysème. Mais la non assistance à personne en danger n’existe plus, les médias mettent en scène les violences sans jamais rien expliquer, la justice
met en prison Dettinger sans que le gendarme Andrieux, l’autre qui a donné des
coups de poings le même jour, ait été inculpé. Et aussi, ces violences montées
par la police chassent les femmes, vieux, familles, comme ces deux jeunes
femmes et la mère qui témoignent dans la vidéo : ne restent que les costauds capables d’en
découdre, ou qui le souhaitent.
.
Maintenant,
la vague est retombée : momentanément, définitivement, personne ne sait.
Les GJ sont dans un rapport du faible au fort. Oui le peuple ou une partie du
peuple cherche son bonheur et il y réfléchit, notamment avec Chouard. Mais les
GJ n’ont pas les moyens, policiers, judiciaires, d’un parti politique reflétant
les valeurs, législatifs et médiatiques dont dispose le gouvernement qui ne
veut pas des GJ.
Je continue
sur la Fi et les antifas en répondant à Joe Chip.