C’est une augmentation qui fait des vagues :
L’association de défense
des consommateurs et l’UFC-Que Choisir estime que la hausse de 5,9%
prévue le 1er juin est juridiquement infondée.
L’association de défense des consommateurs (CLCV) et l’UFC-Que Choisir vont saisir le Conseil d’Etat pour faire annuler la hausse de presque 6% du tarif réglementé de l’électricité qui entrera en vigueur samedi, a indiqué vendredi un responsable de la CLCV, dénonçant "une faute" du gouvernement.
Les
tarifs réglementés de l’électricité, appliqués par EDF à environ 25
millions de foyers et fixés selon un calcul complexe reflétant notamment
l’évolution du prix du marché de gros, vont progresser comme prévu de
5,9% TTC en moyenne au 1er juin, selon une décision publiée jeudi au
Journal officiel. Celle-ci entérine une proposition de la Commission de
régulation de l’énergie (CRE). "On va saisir le Conseil d’Etat, la
juridiction compétente, d’ici à peu près quinze jours pour tenter
fermement de faire annuler cette hausse" du tarif, a affirmé François
Carlier, délégué général de la CLCV sur RTL.
Une augmentation pour faire vivre la concurrence
Une
moitié de ce fort renchérissement correspond "à l’évolution des coûts
d’EDF telle qu’estimée par la CRE", mais le reste de la hausse vise
simplement à soutenir les fournisseurs d’électricité alternatifs afin
que "la concurrence (sur ce marché) reste compétitive" et survive, a
estimé François Carlier. "Cela fait une bonne dizaine d’années que le
marché a été libéralisé, le fait qu’on soit obligés d’augmenter le tarif
(réglementé) pour que la concurrence vive, c’est assez incroyable" et
"ça paraît difficilement acceptable", a-t-il dénoncé, rappelant qu’une
telle hausse pourrait se traduire par un surcoût d’une centaine d’euros
par an pour une famille se chauffant à l’électricité.
La
proposition de hausse de la CRE "pose des problèmes en droit", et en la
suivant, le gouvernement "fait une faute", a insisté le secrétaire
général de la CLCV, rappelant que l’Autorité de la concurrence a
également contesté la hausse du tarif réglementé, signe de "fragilités
juridiques". Dans un communiqué mi-juin, la CLCV avait déjà dénoncé "une
hausse techniquement infondée et juridiquement contestable",
"déconnectée des coûts réels" d’EDF.
La recommandation de la CRE
d’une hausse des tarifs réglementés de 5,9% avait "vocation" à
s’appliquer dès le 1er mars, mais le gouvernement, confronté à la
contestation des "gilets jaunes", avait indiqué qu’il ne la suivrait pas
en période hivernale. L’augmentation au 1er juin pourrait être suivie
d’une autre, en août, liée aux coûts de transport de l’électricité, et
que le président de la CRE, Jean-François Carenco, avait indiqué mi-mai
vouloir "limiter à 1%".
https://www.europe1.fr/economie/tarif-delectricite-une-faute-pour-la-clcv-qui-saisit-le-conseil-detat-3901973