Si la nationalisation de Renault fut une sanction pour sa
collaboration avec le IIIe Reich celle de l’électricité le fut pour deux raisons
principales :
- Économique : depuis la fin des années 1920 et malgré
les abondantes subventions distribuées à fonds perdu par l’État
aux principales entreprises privées, celles-ci n’arrivaient jamais à couvrir
les besoins du pays, préférant accorder de généreux dividendes à leurs
actionnaires plutôt que d’investir dans les infrastructures de production et de
transport. Le Crédit lyonnais de l’époque fut repu.[1]
Certains endroits du pays n’étaient même pas alimentés parce
que peu rentables
- Technique : chaque entreprise d’électricité avait ses
propres normes techniques. Par exemple à Lyon, deux entreprises
principales ; l’une distribuait son énergie sur un réseau 4 fils 127/220
V, l’autre exploitait un réseau triangle 3 fils 220 V (donc pas de neutre).
Dans le Midi, c’était les fréquences qui étaient disparates,
entre 50 et 25 Hz…
Bref le bazar ! Corollaire, le prix de l’électricité
était pifométrique sur tout le territoire.
Les ravages de la guerre permirent une remise à jour et
personne ne peut dire que cela n’a pas fonctionné.
Mais rassurez-vous, laudateurs du libéralisme, le paradis de
l’anarchie concurrentielle et du tarif aléatoire est de retour…
[1] Lire : Histoire(s) d’EDF ouvrage aujourd’hui difficile à trouver.