@medialter
La gauche caviar, c’était les canailles et cyniques faisant
croire à une supériorité morale (le monopole du cœur), à l’instar d’un Jack
Lang. Il y avait la catégorie en dessous : la gauche tarama, qui était
celle des bien-pensants au progrès, ceux qui répétaient « Tonton laisse
pas béton » ou qui vantaient son machiavélisme, voulant croire qu’on
tenait nouveau un grand chef d’état qui avait du sens politique utile aux
intérêts de la nation. C’est aussi une période de mutation politique (ou de fin
d’une illusion) ou le parti socialiste a renoncé, après 1983, à agir sur l’infrastructure
de la société, c’est-à-dire les conditions de productions économiques du pays
pour ne s’occuper que de la « mousse », de la superstructure,
le sociétal, défini par Terra Nova. A défaut de socialisme pour soutenir et
protéger les conditions économiques du pays/du peuple, le gauche est passée au
sociétalisme, le forçage culturel pour adapter le peuple à l’économie des
affaires (la subvention au lieu de l’investissement, le bon pauvre immigré
contre le mauvais pauvre poujadiste franchouillard, la préférence au changement
plutôt qu’à la préservation). La droite, elle-même, ayant aussi réalisé sa
propre imposture de renoncer à l’ordre économique garanti par l’Etat, pour n’avoir
rien d’autre à proposer que de vendre à la découpe les biens publics et de prétendre faire des économies
(retour au vieil ultra-capitalisme, ou aux 200 familles, avec les
privatisations balladuriennes au profit d’une baronnie de possédants, dédain de
l’industrie avec Thomson à un euro, selon Juppé).
.
Il faut sans doute utiliser le diagramme de Venn pour
reconnaître le bobo.
1 Le marquage politique avec le mantra du progrès sociétal qui
vaut supériorité morale,
2 le revenu de profession intermédiaire supérieur (+ de 3500
euros/mois ?) en espace urbain,
3 l’activité professionnelle dans le secteur tertiaire (j’ai
travaillé dans les trois secteurs, j’aime beaucoup l’expression entendue
plusieurs fois : « Ah, tu viens des bureaux… »).