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PumTchak PumTchak 11 juin 2019 07:24

@maQiavel

Je rappelle que le titre de votre article est « Les bobos n’existent pas ».

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La sociologie ne lit pas dans quelle CSP sont les roux, les trisomiques ou les extravertis, pourtant ils existent. Les sociostyles, même si on les représente avec de camemberts, ne sont pas des segments de population, mais des polarités. C’est du pastel avec plus ou moins d’eau, pas du feutre.

Je peux m’habiller hypster, parce que mes amis le sont et je ne me casse pas la tête avec les fringues, ou bien parce que c’est mon identité, ma tribu, le mode de vie qui me ressemble : pourtant l’attitude passive et active seront mise dans le même morceau de camembert. Jérôme Rodrigues, il est hipster ? Tendance pirate ou bucheron ? 

Vous devriez lire « Les mouvements de modes expliqués au parents » de Olback, Soral et Pasche, un vrai manuel de sociologie (vous pouvez l’avoir en pdf), vous verrez que ce n’est pas un travail d’un comptable qui attribue chaque fait de gestion à un compte. La sociologie interprète la mimèsis, qui commence en biologie, continue en développement comportemental, cognitif, culturel et en univers de valeurs.

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Le premier marqueur du bobo est idéologique, cela a été bien expliqué dans les commentaires. Un bobo ne vote jamais à droite, sauf barrage contre le Pen. Selon la hauteur de revenu, les attitudes du bobo peuvent avoir des raisons différentes, c’est pourquoi je complétais la gauche caviar avec celle tarama.

Mais les smicards, intérimaires, prolos, ouvriers (quel mot choisir...) ne sont pas de mentalité bobo : ils s’intéressent plutôt à la partie égalité que liberté de la devise républicaine. Raison pour laquelle ils votent Le Pen depuis plus de 15 ans (pour ceux qui votent encore) si on analyse les compositions CSP des votants aux élections passées : ils cherchent les valeurs de protection et de fidélité ou solidarité, avant avec la classe sociale, maintenant avec la nation. D’où le malaise avec les syndicats qui prétend les représenter en étant anti-nationaux (pro-UE, confusion entre fascisme et nationalisme) et antiracistes (pro-migrants qui viennent disputer leurs emplois déjà rares et fragiles).

Quant-aux intermittents du spectacle, ce sont en général des enfants de fonctionnaires ou des bourgeois de classe moyenne : ils portent donc l’empreinte des valeurs dont ils sont issus. Les antifa sont d’ailleurs de même descendance. Ils ont encore des parents, des relations, des biens qui leur permettent occasionnellement d’aller au ski (en snowboard et chignon, car on se singularise) ou de prendre l’avion. Alors qu’à revenus équivalents, les ouvriers, iront à Disneyland avec les gosses ou voir Jauni avec les potes.

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On peut la refaire en perspective historique : les bourgeois-bohêmes des littérateurs du XIXème siècle étaient de la moyenne bourgeoisie rentière et un peu désœuvrée, au romantisme nourri des idéaux révolutionnaires, des feux de l’empire napoléonien et de la France champêtre déjà menacée par le révolution industrielle, ou encore de l’engouement à l’exotisme avec l’égyptologie apportée par les conquêtes napoléoniennes et les traductions de Champollion, jusqu’à Joséphine et les années folles de la France coloniale.

Ce romantisme a été actualisé par les étudiants de mai 68 et l’expression est devenue « bobo » depuis la disruption mitterrandienne entre le socialisme et le sociétalisme. Les bobos sont moqués par ceux qui pensent avoir compris l’embrouille.




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