Les
Touareg sont le résidu d’une race qui a conservé les lois de l’époque
matriarcale. On les trouve dans les profondeurs du Sahara où ils forment une
aristocratie qui a conservé ses caractères natifs et ses antiques institutions
sociales. Ils sont de véritables archives vivantes, du plus grand intérêt pour
nous, puisqu’ils sont une confirmation de l’histoire vraie que nous nous
efforçons de restituer, un lambeau conservé de cette antiquité disparue, une
preuve vivante et agissante de ce que fut le « Régime primitif ».
M.
Barth, qui a consacré cinq années à l’exploration du pays des Touareg, nous a
révélé cette fière aristocratie du grand désert, qui a continué à vivre comme
vivaient les primitifs il y a des milliers d’années et qui n’a pas laissé
entamer ses antiques institutions par l’Islamisme qui l’a dominée sans la
convertir.
Il
y a là une mine inépuisable pour la science de l’histoire.
La
race Touareg s’appelle elle-même imohar, imohagh, imochar,
imageren, imaziren, suivant les tribus, ce qui veut dire en
langue sémitique : les hommes de race pure.
(…)
Quand
l’Egypte fut envahie par la domination masculine (ce qui qui lui valut le nom
de Terre maudite : c’est de Afri (Afrique) qu’on fit affreux), les
Touareg se réfugièrent dans les montagnes, et c’est là qu’ils ont continué à
vivre et qu’on les a retrouvés, pendant que les Éthiopiens de race chamitique
occupaient la partie centrale de l’Afrique. C’est cette race chamitique qui
engendra les Hottentots, les Cafres, les nègres.
Au
Nord, les peuples berbères sont les plus anciens dont l’histoire ait gardé le
nom.
Vers
l’an 1200 avant notre ère, ils occupaient le pays compris entre la
Méditerranée, l’Egypte, l’Ethiopie et l’Océan Atlantique, c’est-à-dire la
Numidie (Algérie actuelle moins le désert) :
La
Mauritanie (le Maroc) ;
La
Gétulie (Sahara ou désert septentrional).
L’Atlas
qui traverse le pays était appelé les colonnes du ciel. (Plus tard, on dira
colonnes d’Hercule). « L’histoire des Berbères remonte dans la nuit des
temps, dit le colonel Bidault (dans Monde actuel et Monde ancien, p.
350). Les auteurs grecs et latins ont connu les Berbères dans la contrée des
Somalis et sur les bords de la mer Rouge.
« Les
écrivains arabes relèvent l’existence de ce peuple, bien avant l’invasion de
l’Islamisme sur les bords du Nil, sur la lisière nord du grand désert et le
long de la côte méditerranéenne, depuis le Fezzan jusqu’à l’Atlantique.
« Aujourd’hui
nous les retrouvons formant trois groupes bien distincts :
« En
Algérie, les Kabyles ;
« Au
Maroc, les Chillouh ;
« Au
désert, les Touareg, dont la langue a chez tous le même fond, avec des
variantes suivant les régions où elle est parlée, ce qui fait que les Kabyles
ne comprennent pas les Marocains et que les Touareg ont un dialecte spécial
connu sous le nom de Tamalek.
Islamisme, Ismaéliens,Arabes et Touareg