La fin du
documentaire m’a fait penser à la note de lecture de Michel
Drac sur la ponérologie politique de Lobaczewski , à la différence qu’ici ,
l’écosystème étudié n’est ni national , ni impérial mais universitaire. Pour
ceux qui n’ont pas vu cette note de lecture ( et je la leur recommande vivement
) , la notion de « cycle hystéroide » y est développée :
-Dans un
premier temps , le cycle part de constats censés et justes sur une situation
donnée ou sur des phénomènes sociaux spécifiques.
-Viennent
ensuite dans un deuxième temps des schizoïdes qui vont s’appuyer sur ces
constats pour produire un système d’explication total , monocausal et cohérent ,
les schizoïdes vont ainsi fabriquer une idéologie qui va constituer un
appauvrissement de la compréhension des phénomènes sociaux. Cependant , les schizoïdes
ont de fortes tendances misanthropiques , ils sont passionnés par les concepts
abstraits mais répugnent les individus concrets , ils sont supérieurement
intelligents mais ont une très faible capacité de séduction.
-Pour que l’idéologie
se diffuse , il faut l’intervention des paranoïdes , ces derniers n’ayant pas
ce problème de misanthropie. Une fois embrigadé par l’esprit de système sécrété
par les schizoïdes , les paranoïdes s’associent en réseaux et produisent un
discours audible et compréhensible pour le commun des mortels. Les paranoïdes
sont charismatiques et donnent l’impression de savoir des choses que les autres
ne savent pas , ils fournissent des réponses simples à des questions complexes ,
ils ont explication à tout et délivrent donc les esprits faibles de l’angoisse
de l’incompréhension , esprits faibles ainsi confortés qui répéteront comme des
automates la pensée unique sécrétée. C’est la troisième phase , celle de
la constitution d’associations ponérogéniques : à la base on a les adeptes
lobotomisés , au sommet on a les paranoïdes qui diffusent le discours et en
retrait les schizoïdes qui jouent le rôle d’éminence grise. A un stade avancé ,
le principe de réalité est évacué , les vérités inconfortables rejetées , la
capacité à penser logiquement et rigoureusement sans se laisser déborder par
ses émotions n’existe plus , on ne recherche plus la vérité mais un
discours agréable , la réalité disparait du champ perceptif des individus
enfermés dans ces associations.
-A la dernière
phase , les psychopathes qui sont des êtres égocentriques , narcissiques ,
mégalomanes , manipulateurs etc. profitent de la situation , parviennent à se hisser
au sommet de ces associations et en font leur chose. Lorsqu’ils s’emparent des
leviers de commande , ils éliminent les paranoïdes et conservent les schizoïdes
afin d’utiliser leur aptitude à produire des explications totales susceptibles de
sidérer les esprits faibles. Contrairement au paranoïde , le psychopathe est un nihiliste
qui n’est animé d’aucun idéal , une seule chose compte pour lui :
instrumentaliser l’association ponérogénique et l’idéologie qu’elle sécrète à
son profit dans le but d’ assouvir son désir de domination. Si les
psychopathes réussissent , le processus se conclut par la mise en place d’une
tyrannie.
Si on
analyse les phénomènes décrits par cette vidéo de cette perspective , on voit d’un
œil renouvelé la pyramide présentée
à 40 : 00 , on pourrait presque la compléter. On pourrait dire que toute
cette dynamique part de constats de réelles discriminations envers certaines
catégories de population et c’est sur ces constats censés que viennent se
greffer le processus ponérologique.