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Joe Chip Joe Chip 1er août 2019 11:22

@maQiavel

La dette des pays africains à l’égard de la Chine dépasse déjà en moyenne 60% du PIB, un chiffre tout simplement énorme par rapport aux capacités de remboursement de ces pays qui s’apparente de facto à une mise sous tutelle. Cela permet à la Chine d’exercer un contrôle politique sur les pays concernés en les rendant dépendant par la dette et par le système des prêts gagés qui consiste à verser de l’argent à des sociétés chinoises puis à se rembourser par l’exploitation des ressources naturelles. Cette captation économique peut aller jusqu’à la perte de souveraineté. Quand un pays n’est plus en mesure de rembourser, comme le Sri Lanka ou le Mozambique, Pékin ne fait pas de détail et se saisit des infrastructures, comme on l’a vu avec le port de Hambantota dont le contrôle a été cédé à la Chine pour une durée de 99 ans suite à un défaut de paiement :
  
https://pagtour.info/le-sri-lanka-endette-vend-son-aeroport-et-son-port/

Le projet de "nouvelles routes de la soie" présentées avantageusement et sans contrepartie par les Chinois aux leaders africains qui ne lisent visiblement pas les clauses d’engagement des contrats qu’ils signent n’est que l’habillage idéologique d’un projet visant à s’accaparer les ressources naturelles des pays traversés en prenant le contrôle direct ou indirect des infrastructures stratégiques. Ca ne concerne pas exclusivement les pays africains, la même politique est appliquée avec les pays européens lourdement endettés (Grèce, l’Italie et la France étant de plus en plus concernées). La Chine par ailleurs joue toujours la carte maoïste en osant se présenter comme le premier des "pays frères" à s’être libéré de la double tutelle occidentale et soviétique. Cette rhétorique aussi creuse que la propagande communiste officielle et systématiquement mise en avant dans les relations avec l’Afrique n’a rien à envier en cynisme et en hypocrisie avec les discours émancipateurs et paternalistes jadis servis par les pays occidentaux aux populations africaines.

Appeler cela ou non de l’impérialisme relève de la subjectivité politique puisque la même politique conduite par la France ou par tout autre pays occidental serait aussitôt qualifiée d’impérialisme ou de néo-colonialisme par ceux-là même qui exonère la Chine en Afrique. A la rigueur, on peut se réjouir qu’un impérialisme en remplace un autre en expliquant que la tutelle chinoise sera positive à long terme pour les pays africains, mais dans la pratique il s’agit bien d’un rapport de domination et d’une perte de contrôle au profit d’une puissance étrangère.




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