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Joe Chip Joe Chip 2 août 2019 02:22

@maQiavel

Donc les occidentaux n’enfreignent pas les réglementations internationales, merci de le confirmer. Evidemment,ni les Russes ni les Chinois n’ont recours aux pressions diplomatiques ou à la contrainte, c’est l’apanage exclusif des salauds d’Occidentaux smiley

Quant aux "millions de morts", j’aimerais savoir à quoi tu fais référence et à quelles opérations illégales au regard du droit international. Si tu penses à la guerre en Irak, celle-ci n’était pas légale et la France n’y a pas participé. Même l’intervention en Libye a été soutenue par l’ONU, ce qui était probablement une erreur. L’opération Serval a été déclenchée à la demande des autorités maliennes avec des milliers de maliens dans les rues de Paris pressant la France d’intervenir, le tout dans le cadre de l’ONU. Même en Syrie, les propos du "faucon" déplumé Fabius n’ont eu aucune répercussion puisqu’à ma connaissance la France n’a jamais mené d’opération dans le territoire contrôlé par le régime syrien et ciblé exclusivement Daesh (je n’entre pas dans les délires complotistes à la Meyssan bien sûr). Je rappelle que l’ONU a officiellement établi que le gouvernement syrien avait utilisé des armes chimiques contre sa population (rapport évidemment contesté par la Russie) : 

https://www.20minutes.fr/monde/syrie/2159175-20171027-attaque-chimique-syrie-rapport-onu-pointe-responsabilite-damas-moscou-denonce-incoherences

Je ne prends pas position, je ne dis pas que c’est vrai ou faux, mais je ne vois pas d’infraction au droit international établissant la responsabilité individuelles ou collective de pays occidentaux ayant provoqué des "millions de morts". 

On pourrait aussi à ce compte-là citer les millions de morts du système communiste chinois (entre autres et je n’entre pas dans la polémique du comptage), mais il est vrai que le fait de massacrer son peuple ne compte pas dans une perspective "souveraine". Cette définition étroite de la souveraineté comme autarcie fondamentale ne correspond pas à la définition wesphalienne de la souveraineté domestique où il s’agit avant tout d’assurer l’indépendance de l’autorité de l’Etat sur son propre territoire (c’est à dire dans le contexte de l’époque, de la papauté et des autres Eglises) et non pas, comme on le présente trop souvent, d’assurer l’exclusivité absolue de l’Etat sur un territoire défini. C’est à partir de là que découlent naturellement les principes de non-ingérence et de droit international, le premier visant à garantir l’indépendance politique de l’Etat sur son territoire et le second à construire un système d’interdépendance et de collégialité (l’embryon du fameux "multilatéralisme") censé théoriquement permettre la coexistence pacifique des nations et le règlement par le droit des conflits inévitablement produits par la concurrence entre Etats.

Je ne confonds nullement la souveraineté et la puissance mais les théoriser séparément dans le monde actuel n’a aucun sens puisqu’il existe une corrélation directe entre la souveraineté et la capacité économique, militaire, culturelle ou diplomatique d’un pays. La souveraineté est forcément corrélée à la puissance dans la mesure où elle est, dans la pratique, une notion relative. Un Etat comme la Russie ne chercherait pas depuis 30 ans à remonter à un certain niveau de puissance en développant par exemple des armes hypersoniques  afin de résister à des contraintes avérées ou non, si la souveraineté résidait par elle-même dans le corps politique ou se satisfaisait de sa propre affirmation. Il faut quand même sortir de la théorie abstraite, surtout quand elle réfère au monde du XIVème ou du XVIIème siècle.

Je pense que tu sous-estimes largement la capacité d’influence et de coercition de la Chine, en Afrique et ailleurs, par des moyens légaux ou illégaux. Un pays qui décide "souverainement" de céder le contrôle de ses infrastructures pour une centaine d’années à un autre pays démesurément plus puissant et disposant de la capacité de le contraindre (ici, par un mécanisme de la dette) n’est de facto pas souverain. Il y a contradiction dans les termes.

Quand la France a cédé ses turbines nucléaires à un groupe américain, tout le monde, en tout cas tous les gens ayant une compréhension minimum de ces enjeux, a dénoncé à raison une perte sèche de souveraineté, parce qu’il existe un lien entre notre souveraineté et notre maîtrise technologique. En suivant ta définition quasiment tautologique de la souveraineté, je pourrais te rétorquer que cette décision a été prise de manière souveraine par les autorités françaises, donc aucun problème. Mais la souveraineté n’est pas auto-justifiée, elle est toujours mesurée dans un jeu de relation et de contraintes internes et externes. Qu’il s’agisse d’une erreur volontaire, d’une compromission ou même du simple résltat de "l’indifférence" régnant dans une partie des élites françaises comme Montebourg l’a déclaré sur thinkerview, le résultat est le même avec une perte relative de souveraineté consécutive à cette cession.




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