@Conférençovore
« Est-ce
que l’idée derrière est de dire "le crime organisé est inéluctable, donc
autant en garder les anciennes structures qui avaient au moins le mérite de
refroidir proprement alors que les p’tits jeunes font n’importe quoi" ? »
------> Pas
exactement car je sais bien que des groupes criminels ont été démantelé ou
considérablement affaiblit parce que les forces de l’ordre ont décapité les têtes,
par exemple la mafia newyorkaise dans le premier cas ou les Yakuza au Japon
pour le second cas. Mais je constate que dans certaines circonstances, cette
politique de décapitation des organisations criminelles a des effets pervers. Je
me demande pourquoi dans certains cas ça fonctionne et dans d’autres ça empire
( il me semble que la structure des organisations concernées est un facteur clé :
plus la hiérarchie est rigide, plus l’organisation est mortelle, mais c’est
intuitif) ? Et dans le cas où on se retrouve dans une configuration dans
laquelle faire tomber les têtes augmenterait le chaos et la violence, alors quelles
sont les alternatives ? Je n’ai pas encore les réponses à ces questions, ça
fait des années que je me dis que je dois m’instruire un peu sérieusement sur les
politiques sécuritaires mais je remets toujours à plus tard.
Sinon, ce
phénomène est très particulier à Naples, et je dirai même qu’il est circonscrit
pour le moment à une certaine zone de Naples, parce que globalement Naples n’est
pas si dangereuse que ça. Cette zone qui concentre toute cette violence n’a
rien à voir avec la France ou avec quoi que ce soit de similaire en Europe, la
Scampia est la banlieue la plus meurtrière d’Europe, habiter là-bas c’est avoir
6 chances sur 10 de mourir assassiné suite à l’implication dans le trafic de
drogue. C’est hardcore.