Mâtons, flics, pompiers, médecins des hôpitaux publics, juges, enseignants, infirmières, aides-soignantes... pour les locataires de l’Elysée, de Matignon et des ministères (et pour ceux qui décident de leurs occupants présents et à venir : le monde des affaires, élection après élection - entreprises, multinationales, leurs conseillers et autres consultants en optimisation fiscale qui, tous, rêvent d’un Etat croupion), tout ce personnel « à la charge de l’Etat », personnel "non productif" car générateur de non-profit, d’aucun dividende - force-de-travail-symbole de la négation de tout ce à quoi ce petit monde aspire -, pour eux tous donc, tout ce personnel n’est qu’une charge haïssable, et d’autant plus haïssable qu’ils ne peuvent ni s’en passer ni s’en débarrasser ; reste alors le ressentiment à l’origine de ce mépris qui a pour réalité la distribution de salaires obscènes au regard de la nécessité et de la pénibilité de leurs tâches à tous.
Comme un fait exprès, n’avez-vous pas remarqué ceci : plus un travail ne peut pas ne pas être effectué ( infirmières, flics, enseignants.. ou bien encore, on pensera à ceux qui collectent nos poubelles et nos déchets), plus ce travail est médiocrement rémunéré ; en revanche, plus un travail est superfétatoire dans le sens de « travail qui n’est d’aucun profit pour la collectivité , voire… néfaste à l’intérêt général » , plus il est rémunéré… et grassement.
La raison en est simple : le « superfétatoire » remplit les poches des donneurs d’ordre à l’origine de la sélection et de l’élection de ceux dont la mission principale consiste à organiser, à partir du sommet de l’Etat, une politique de gestion de la pénurie car, fatalement, ce type de gestion c’est, à terme, moins d’impôts (car moins de redistribution, moins de droits, moins de devoirs envers les plus faibles) en faveur de ceux pour lesquels aujourd’hui c’est plus de profits.