La PMA n’est pas une histoire d’enfant.
D’ailleurs
l’enfant n’est pas un enfant pour toujours. Le jouet reste jouet toute
sa vie, la peluche reste peluche. L’enfant, lui, porte un avenir autre
que celui de sa condition d’enfant. L’état d’enfant est transitoire.
La
notion de "désir d’enfant", de "droit à l’enfant", ne valent rien face à
cela. L ’enfant est destiné à se transformer en adulte. Cet adulte,
ancien enfant né de PMA, vivra soixante, soixante-dix années ou plus ;
loin, très loin, du "besoin d’amour parental amplement satisfait par les
soins aimants d’un couple gâté par sa venue", pour plagier les
partisans de la PMA pour toutes ; et il vivra loin de la "joie d’avoir
été désiré" que nous mettent en avant les mêmes propagandistes. Dénué de
filiation sûre, il/elle vivra dans le doute de risquer de coucher ou
d’avoir couché avec sa sœur ou son frère, et toute relation qu’il/elle
entamera sera chargée de ce point d’interrogation.
Cet adulte vivra face au mur de l’opacité de son origine.
Ses
parents "créateurs" disparus, il n’aura, pour remonter en amont de sa
"création" que la béance et le néant à scruter. Il aura été un produit
conçu par caprice, par le seul caprice aveugle d’un couple entiché de
son propre bonheur.
La notion "d’intérêt de l’enfant" ne vaut rien
face à cela. Cette notion n’est qu’un aveuglement face au drame d’une
vie d’adulte sans origine.