Une des
meilleurs critiques de Zemmour que j’ai pu lire même si je ne suis pas d’accord
sur certains points : « Eric
Zemmour devant son “Destin” » .
On peut lire :
« Le zemmourisme est un djihadisme inversé. Même nostalgie de la pure
origine, même négation de l’histoire, même prétention folle à incarner le Bien,
au nom du “monde chrétien” d’un côté, du “monde musulman” de l’autre – tous
deux abusivement globalisés. Il n’y a plus de chiites et de sunnites ; il n’y a
pas de conflits sanglants entre les pays musulmans alors que le Proche-Orient
arabe se déchire sous nos yeux et les enjeux des deux Guerres mondiales
disparaissent du champ… Dans le zemmourisme comme dans le djihadisme, il y a la
même volonté belliqueuse et éradicatrice selon le fantasme de “conquête
musulmane” ou de la “reconquête chrétienne”. Chacun se prépare à un bain de
sang mais Éric Zemmour, prudent quand il est en public, n’appelle pas à la
guerre civile : il désigne une logique implacable, un tragique destin que nous
nous serions forgés. Cependant, le thème du “grand remplacement” est
effectivement racialiste : au droit français de la nationalité, il
substitue une vision ethno-religieuse opposant les “blancs” de religion
catholique et les gens à la peau diversement colorée qui seraient musulmans et
djihadistes au moins d’intention. Plus généralement, le fait de
réduire l’islam aux sectes wahhabites et salafistes revient à dire que les
conceptions littéralistes et extrémistes du Coran l’ont emporté et qu’il n’y a
plus qu’à se préparer à la “guerre civile sanglante” contre des musulmans qui
seraient tous englobés dans cette totalité violente. De telles “analyses”
effacent la sociologie de l’islam français ».
Evidemment l’islam
français n’a pas de sociologie, l’auteur aurait dû parler de la sociologie des
musulmans français qui, il est vrai, importe peu aux analyses essentialistes et
globalisantes de Zemmour.