Toujours
dans le même article : « A la fin du XVIIIe siècle, Chateaubriand
raconte des affrontements plus que risqués avec ses condisciples du collège de
Rennes, dans ses « Mémoires d’outre-tombe ». Sur le ton de l’anecdote : « Je
pris sur mes nouveaux camarades l’ascendant que j’avais eu au collège de Dol :
il m’en coûta quelques horions [coups sur la tête, ndlr]. Les gamins bretons
sont d’une humeur hargneuse : nous nous servions de compas de mathématiques
attachés au bout d’une canne, ou nous en venions à une lutte corps à corps plus
ou moins félone, selon la gravité du défi. »
Tandis que l’écrivain Francisque Sarcey, dans son « Journal de jeunesse », paru
en 1872, évoque son passage au collège sous la Restauration, sans paraître
troublé de garder de tels souvenirs : « En quelle classe était donc Courdevaux,
celui qui a donné un coup de couteau à son professeur qui l’ennuyait
? » Le lycée Louis-le-Grand connut, lui, huit révoltes d’élèves entre 1815 et
1883. Claude Lelièvre va jusqu’à trouver que « nous sommes devenus sages » : «
Sous Jules Ferry, on compte 80 révoltes en dix ans, alors qu’il n’y avait que
100 lycées en France. Mathématiquement, il devrait y avoir beaucoup plus de
violences aujourd’hui... » "