Entretien que
j’ai trouvé passionnant malgré de nombreux déssaccords.
Le principal
étant que je ne crois pas en l’avènement pratique politique non mythologique et
je ne vois même pas en quoi une telle pratique serait souhaitable. Je n’aime
pas du tout faire appel à la nature, sachant que dans la plupart des cas, ceux
qui utilisent la nature comme argument naturalisent des comportements relatifs
à des contextes socioculturels spécifiques mais j’ai la conviction que les communautés
humaines construisent naturellement des mythes. Je n’ai aucune preuve, c’est
juste une intuition profonde qui s’appuie pour une part sur le constat qu’on ne
retrouve aucune communauté historique dénué de mythes, et pour une autre
part sur l’idée que l’esprit humain a la propriété de rendre présent ce qui ne
l’est pas et de faire exister dans nos pensées des choses ou des êtres qui
n’existent pas, l’homo-sapiens ne peut s’empêcher de mettre le visible en
correspondance avec un invisible en sorte que toute chose vue, sentie ou
entendue le renvoie à autre chose, donc le mythe apparaitra forcément et
deviendra croyance collective grâce au langage. Et si j’ai raison, je ne verrai
pas où est le problème.
Il aspire à
ce qu’on se débarrasse de la mythologie politique en s’appuyant sur la rationalité
juridique et sur la science, mais il montre lui-même que le droit est bourré
de fictions, quant à la science elle n’est pas exempte de mythologies, lire à
ce sujet cet excellent article « L’invention
de la science : la nouvelle religion de l’âge industriel ».