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Joe Chip Joe Chip 10 janvier 2020 00:36

@Yakaa

La lutte des races et la lutte des identités, ce n’est pas la même chose, c’est pour ça que je fais la distinction, il ne s’agit pas de voir seulement quel terme "sonne" mieux. La lutte des races est une vieille théorie du 19ème issue du social-darwinisme, les identity politics sont une théorie contemporaine. 

Ce que je disais de Lepage, je pourrais le dire de beaucoup d’autres en France, dont Begaudeau effectivement qui lui aussi ressasse sans arrêt des vieux concepts de la sociologie marxiste des années 70. Ce n’est pas de leur faute, c’est juste que la France est devenue entre temps une colonie culturelle américaine. Avec internet, les débats américains et les thèmes politiques américains traversent l’Atlantique en quelques mois ou années là il fallait une ou deux décennies auparavant. Même la droite nationaliste française s’abreuve désormais chez les trumpistes et la droite américaine, dont elle adapte le vocabulaire, les memes, etc.

"L’arnaque" SOS racisme et son pendant le FN rebaptisé sont toujours d’actualité, les formes ont simplement mutés, mais un ou une Le Pen au 2èmme tour est toujours un gage de réussite pour celui qui est en face

Non, SOS racisme c’est de l’histoire ancienne, je ne vois plus personne défendre réellement le bilant de cette association, qui a justement été discrédité à gauche par les militants des politiques de l’identité, de la même manière que les féministes françaises ont été ringardisées à une certaine époque par les néoféministes type pussy riots. Tous les représentants d’SOS Racisme et de cette ligne idéologique ont disparu des médias. Le fils Gluckman est son dernier héritier spirituel, et non seulement personne ne l’écoute mais en outre il doit se montrer très prudent quand il manie l’antiracisme, tellement le PS a abusé de cette rhétorique auprès des "jeunes".

Quant à l’effet épouvantail électoral du RN, on sait très bien que cela ne tient plus vraiment qu’à l’effet du nom Le Pen, un peu comme un charme dont l’efficacité diminuerait au fil du temps. L’élection de 2022 sera à mon avis la dernière où les partis de système pourront s’en tirer en appelant au vote anti-RN, et à mon avis l’écart sera très resserré en cas de duel Macron/Le Pen. 
Ensuite, le renouvellement générationnel et l’indifférence de certaines catégories de la population envers l’histoire de la seconde guerre mondiale et la famille Le Pen rendront cette notion de vote utile totalement caduque. Le Pen est vieux, ses filles ont coupé les ponts avec la droite antisémite qui est d’ailleurs devenue résiduelle. 

Il y aussi la loi des rendements décroissants qui s’applique : à force de crier à la menace fasciste, les gens finissent tout simplement par ne plus y croire. 

Mais l’anti-racisme des années 80 s’attaquait déjà à cet universalisme en désignant le franchouillard de souche forcément raciste

Non, l’antiracisme des années 80 se voulait républicain et prétendait justement défendre l’universalisme et l’indivisibilité de la République face aux racistes voulant créer des hiérarchies entre Français, en prenant toujours pour point de référence la rafle du Vel d’Hiv et le statut des indigènes en Algérie. L’antiracisme était basé sur l’idée que les juifs et les immigrés maghrébins partageaient une communauté de destin et d’intérêt face à une population française présentée comme ontologiquement raciste et fasciste (l’idéologie française de BHL). Aujourd’hui, cette relation n’existe plus, les "beurs" ont rejeté tout parrainage de la part du PS et des "sionistes" de gauche. Par ailleurs, cet antiracisme était pleinement intégré au jeu institutionnel, ce qui n’est plus le cas des décoloniaux et des racisés qui rejettent en fait le modèle républicain. 




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