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Joe Chip Joe Chip 10 janvier 2020 13:37

@Yakaa

Le fait d’avoir tourné le dos à la lutte des classes pour aiguiller ce substitut de gauche ou "le camp du bien" vers des enjeux sociétaux (qui pourront s’étendre à l’infini) est pour moi une simple continuité du passage à l’anti-racisme et anti-fascisme des années 80 à toutes ces soit disant luttes contre les stéréotypes de genres, les phobies truc, machin...

Non, ça c’est la vulgate "marxiste" soralienne des années 2000 pompée en grande partie sur Clouscard sans vouloir t’offenser. Il y a un moment où il va falloir accepter de changer de paradigme ou de l’enrichir, car on ne peut pas rester ainsi figé sur des catégories conceptuelles qui n’ont pas évolué depuis 40 ans. Les identity politics procèdent d’une dynamique située en dehors de ce paradigme français post-soixante-huitard de la lutte des classes opposée aux "enjeux sociétaux". 

Je ne voulais pas utiliser le mot, mais il ne faut pas être has-been ni franchouillard, et accepter que l’idéologie actuelle est un phénomène américain que nous subissons largement même si Foucaud et Derrida ont exercé une certaine influence séminale sur cette mouvance. Le néo-puritanisme que l’on voit fleurir aujourd’hui sur les réseaux sociaux (américains), les doutes par rapport à la laïcité française accusée d’être porteuse d’un universalisme raciste et colonial, l’irruption de la couleur de la peau dans la sociologie française, l’obsession de la race, etc... tout cela porte la marque de l’influence croissante de la culture américaine qui ne renvoie plus seulement à un mode de consommation ou à l’adoption d’un certain mode de vie par la classe moyenne française, comme pouvaient le dénoncer à l’époque les marxistes, mais qui traduit plutôt la modification en profondeur des structures culturelles et sociologiques de la société française. Et j’insiste sur le fait que cette évolution du paradigme touche aussi la droite française identitaire et conservatrice, qui en train se d’américaniser à fond, il suffit de voir l’état d’esprit des jeunes droitards qui ne connaissent absolument rien à la pensée de la droite nationaliste française, mais qui fustigent à longueur de temps sur les réseaux sociaux les "SJW" (social justice warriors) qui sont les boucs-émissaires de la droite américaine trumpiste. Même Rochedy, à sa manière plus subtile, fait de l’entrepreunariat identitaire très proche des thèmes favoris de la droite américaine. 

Bref, pour ma part je sais que je n’écoute plus du tout tous ces vieux post soixante-huitards français (j’inclue les pro et les anti) qui ne comprennent plus vraiment le monde dans lequel ils vivent et qui sans s’en rendre compte tombent souvent dans le paternalisme ("je vais t’expliquer comment fonctionne le monde, tais-toi et écoute") quand ils ne dérivent pas vers des formules sectaires, comme Soral.

et toujours la lutte contre la bête immonde du fascisme tapie dans chaque mâle blanc de plus de 50 ans, dans chaque propos déviant digne d’attirer des waggons d’antifas ou de SJW sur Twitter ou Facebook.

Merci de démontrer ce que je disais. Les SJW, twitter, facebook, tout ça c’est américain, la France n’a fait que suivre le mouvement alors qu’elle était culturellement motrice jusque dans les années 60/70. 

Donc pour moi l’antifascisme et la fameuse "lutte contre la bête immonde" et son instrumentalisation est loin d’être morte.

Tu as tort sur ce point mais je ne vais pas reprendre ma démonstration. Nous sommes sortis de ce paradigme des générations d’après-guerre ou en train d’en sortir, c’est juste qu’il y a une latence culturelle en France où les postes sont encore majoritairement occupés par les représentants de cette génération.




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