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Benoit Desmarais 2 février 2020 15:00

Je crois que vous commettez l’erreur d’analyser la pensée de Gary à l’aune d’une simple interview. Si son oeuvre romanesque ne vous intéresse pas, je vous suggère alors de lire ses récits et textes non-romanesques, Chien blanc et La nuit sera calme. Dans ce dernier, il prédit par exemple l’échec éventuel d’une Europe qui ne serait bâtie que sur l’économie, ou alors il parle des grandes puissances de l’époque qui n’ont à nous offrir, dit-il, que leurs éclatements. Il avait vu juste pour l’URSS avec quinze ans d’avance, pour les USA c’est en bonne voie... Sa critique du néolibéralisme et du productivisme est déjà au cœur de romans comme Les racines du ciel (1956) ou Au delà de cette limite votre ticket n’est plus valable (1975). Bref, il ne s’agit pas de dire que Gary ne s’est jamais trompé, mais votre développement souffre du fait de s’appuyer sur une source un peu maigre. De plus, sa vie (ce qui vous intéresse), sa ’persona" publique et médiatique a entraîné une grande confusion sur la nature des ses prises de position sociales ou politiques. Il affirme ainsi dans La nuit sera calme, être ce qu’on appelait à l’époque un "socialiste à visage humain" en référence à Prague en 1968. Or, de nos jours, il existe encore des gens qui le portraiturent en gaulliste politique (Dantzig dans son Dictionnaire littraire), ce qu’il ne fut jamais, et qui évidemment vient fausser toute lecture de son oeuvre romanesque.  




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