Viré par son épouse légitime, réfugié dans un hôtel de prestige (en un mot) je retrouve Benjamin Griveaux pour une rencontre exclusive.
— Comment ça va aujourd’hui, Benjamin ?
— Je suis fini. La risée de toute la France.
— C’est pas faux. Un mauvais plaisantin a accroché une pancarte "do not masturb" sur la porte de votre chambre.
— Non, la pancarte c’est moi. C’est un pense-bête.
— Vous craignez une récidive, Benjamin ? déjà là, même Serge July vous traite de "con".
— C’est la revanche de tous les pouilleux contre les élites dont j’étais une figure de proue.
— Ah, vous retrouvez votre air arrogant. C’est rassurant, non.. ?
— J’avais mis en place un plan com pour effacer cette image d’arrogance, de mépris...des semaines d’efforts pour paraître proche de la plèbe...
— Vous aviez plusieurs longueurs de retard dans les sondages, Benjamin, loin derrière Hidalgo et même Dati...malgré votre plan com...
— D’où l’idée du plan cam. Une manière de faire du porte à porte virtuel, de faire campagne directement auprès des électeurs...des électrices, surtout...c’est épuisant de serrer des mains sur les marchés, autant empoigner son chibre et lui demander...
— Benjamin ? ça va ?
— Lui demander si elle la sent...ma candidature...ahhh...moi je la sens prendre de l’ampleur, ma candidature...
— Oh ! Benjamin ! c’est fini ! candidature kaputt !
— Noooon....je sens que ça vient...ohhhh...c’est bon comme un bulletin glissé dans l’urne...
— Oh, attendez Benjamin, que je sorte ma caméra, je veux aussi mon quart d’heure de célébrité sur les réseaux sociopathes en relayant vos exploits...
— Ahhhhhhhhh.... !!!
— Place-toi en biais, mon cochon, essaye de balancer la purée vers le mur, ça fera de belles images...
Le journalisme politique exige désormais une certaine polyvalence...