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maQiavel maQiavel 21 février 2020 10:40

 

 

-Pour les antifascistes, le fascisme n’est pas seulement le régime politique qui était historiquement en place en Italie de 1922 à 1945, ce n’est pas non plus uniquement une catégorie politique ou un projet politique spécifique, c’est pour eux plus ou moins un mouvement de la société ou plus précisément processus social. La fascisation n’est pas binaire, ce ne pas tout ou rien ( soit une société est fasciste, soit-elle ne l’est pas ), c’est un processus graduel qui progresse par palier et qui a des applications locales qui sont flexibles et spécifiques à l’extrême diversité des situations nationales. De leur perspective, le fascisme ne devient possible comme régime politique qu’au terme de ce processus de fascisation : c’est seulement lorsque la dynamique fasciste a fini d’ imprégner l’ensemble du champ social et d’affecter les subjectivités, qu’elle s’intègre à la mécanique de l’État et prend totalement possession du politique. En d’autres termes, le fascisme est déjà là en pointillés, à travers le processus de fascisation qui peut prendre de nombreux avatars en fonction du contexte. Et l’objectif des antifas est de s’y opposer par tous les moyens nécessaires.


Je retrouve à quelques détails près la meme conception chez les anti-islam avec le processus d’islamisation qui est un continiuum qui va du musulman non pratiquant au jihadiste. Et au terme du processus d’islamisation, on retrouve une société intégralement régie par la loi islamique. Et en ce sens, dans leur imaginaire, la quantité d’extrémistes ou leur influence sur les autres musulmans n’a que peu d’intérêt puisque c’est une dynamique qui doit de toute façon aller vers le règne de la Charia parce que c’est son essence. De cette perspective, l’islamisme comme catégorie politique n’a plus vraiment de sens puisque le musulman modéré est un islamiste « en puissance » ( dans le sens philosophique de l’expression, c’est-à-dire ce qu’il n’est pas encore réalisé mais qu’il a la faculté d’être changé).

C’est ainsi que l’anti-islam qui s’oppose à ce processus va traquer des signes d’islamisation pour s’y opposer ( par exemple, une femme qui met un voile en est un, et ce, indépendamment de ses opinions personnelles, des raisons pour lesquelles elle porte ce voile ou de ses pratiques sociales). De la meme manière que l’antifasciste va traquer des signes constitutifs du processus de fascisation ( par exemple dans les discours).

Dans les deux cas, une fois que le processus est entamé, il est condamné à arriver à son terme sauf opposition farouche.

 




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